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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > avril > 18

Un mois et demi de mouvement contre la Loi El Khomri : ils n’ont toujours pas reculé… mais nous non plus !

Le mouvement contre le projet de loi El Khomri n’a pas produit pour le moment l’explosion sociale que cette attaque mériterait. Pourtant, l’ambiance politique est changée. Cette dernière était encore il y a peu dominée par les diverses lubies d’extrême droite reprises par les politiciens de gauche et de droite, ainsi que par quelques braillards qui s’en faisaient les relais dans les milieux populaires. Désormais, on parle bien plus de l’exploitation, des licenciements, de la précarité. Bref, de notre condition, et les récents attentats de Bruxelles n’y ont rien changé.

Pour le moment la force engagée par les travailleurs dans ce mouvement n’est pas suffisante pour faire plier le gouvernement. Ce dernier le sait et cherche, par les quelques modifications apportées à la loi – quitte à faire pleurnicher, pour la forme, le président du Medef Pierre Gattaz, en faisant quelques promesses aux jeunes –, à noyer le poisson et à éviter de réveiller cette force. Même si, pour le moment, face au changement d’ambiance, au mouvement des jeunes étudiants et lycéens, aux « Nuit Debout », ils ne peuvent rien.

Quelles sont les forces en présence ?

D’un côté, se tient le gouvernement, tout entier au service du Medef, le véritable adversaire dans ce bras de fer. Et, accessoirement, du même côté du ring, certaines directions syndicales comme la CFDT ont carrément abandonné le mouvement.

De l’autre côté, dans le mouvement, on trouve les directions syndicales qui affichent toujours leur opposition à cette loi, comme la CGT, mais qui ne proposent que des journées d’actions de plus en plus éloignées, laissant les étudiants et lycéens bien seuls entre ces journées. Le moins qu’on puisse dire est qu’elles donnent le sentiment de ne pas tout faire pour que l’explosion sociale redoutée par le patronat et le gouvernement se produise.

Reste à engager le gros des forces décisives, celles de l’ensemble des salariés

Enfin, il y a ceux qui fondent la réalité sociale et politique de cette vague de fond contestataire : le mouvement vivant, celui de la jeunesse et des salariés, déterminé à faire remballer cette loi Travail. Et, en son sein, les minorités militantes qui font tout pour élargir le mouvement, les quelques secteurs qui seraient prêts à s’engager dans un combat plus profond.

Le nombre de manifestants est toujours important, les manifestants et les grévistes sont fiers de ce qu’ils font et ils ne considèrent absolument pas la partie comme terminée.

La classe ouvrière n’a encore engagé que peu de forces dans ce mouvement. Pourtant, les discussions sur les lieux de travail en témoignent, l’ambiance est encore au rejet du projet de loi El Khomri et pas au fatalisme. Il y a donc encore des millions de travailleurs à convaincre que le mouvement doit s’élargir et s’approfondir vers une grève qui se généralise.

Ne lâchons donc rien, pour que le changement d’ambiance, l’air de printemps, les nuits debout, ne restent pas des changements superficiels et passagers mais se traduisent par un changement réel du rapport de forces.

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