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Tunisie : quatrième nuit d’émeutes dans plusieurs gouvernorats où la colère grandit et se généralise face à la misère

18 janvier 2021 Article Monde

Dimanche, la police a procédé à une vague d’arrestations à domicile, sans convocations ni ordonnances légales, de jeunes ayant participé aux émeutes ou simplement soutenu et relayé des photos de la veille sur les réseaux sociaux. Dans la journée, la tension est montée d’un cran. À Gafsa, après le démantèlement par la police d’un kiosque réservé à une famille pauvre, des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu. Dans le même temps des manifestations commençaient déjà à prendre forme à Jelma dans le gouvernorat [1] de Sidi Bouzid (centre de la Tunisie) et dans le gouvernorat de Kasserine (centre-ouest).

En prévision des émeutes, le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zakari, confirme le déploiement d’unités militaires devant les bâtiments de l’État dans les gouvernorats de Siliana, Kasserine, Bizerte et Sousse. Le porte-parole des Forces de sécurité intérieure, Walid Hkima, a déclaré que la police antiémeute avait arrêté 242 personnes. D’après des témoignages, ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé. Et différents courants politiques dénoncent cette répression. L’Union de la jeunesse communiste dénonce l’arrestation de Montaser Salem (#free_montssar), des militants antifascistes appellent à une manifestation aujourd’hui, premier jour du déconfinement, en soutien aux familles des martyrs et des blessés de la révolution et à la répression des arrestations des émeutes.

La répression n’a pas empêché les jeunes de briser le couvre-feu hier, et dans les quartiers pauvres, des cortèges se sont de nouveau dirigés vers les magasins comme ceux d’Aziza, une chaine de magasins alimentaires spécifiquement implantée dans les quartiers les plus pauvres depuis cinq ans : « notre problème n’est pas Aziza mais un pays dans lequel notre âme à un prix élevé. »

18 janvier 2021, Nora Debs


[1Régions dirigées par des représentants du gouvernement.

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