Répondant à un appel publié sur les réseaux sociaux, plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Tunis pour protester contre le coup de force du président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier. Les manifestants se sont rassemblés sur l’avenue Habib Bourguiba, qui traverse le cœur de la capitale tunisienne, encerclés par un important dispositif sécuritaire et survolés par un drone du ministère de l’Intérieur. Manifestation bigarrée, qui regroupait aussi bien des manifestants de gauche que des supporters du parti islamiste Ennahdha, ainsi que des partisans de son allié ultra-conservateur, Al-Karama. Les mots d’ordre très consensuels « Le peuple veut faire chuter le coup d’État », « Nous voulons la légitimité », « Constitution, liberté et dignité » ne présumaient en rien de ce que serait l’après Saïd. Et pour cause. Ennahdha, détesté par une partie de la population, rêve de revenir au gouvernement, et la gauche n’a rien de nouveau à proposer. Pour l’instant Saïed, qui parle d’amender la Constitution pour se maintenir au pouvoir, peut donc dormir tranquille.
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