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Trump incite ses partisans à prendre d’assaut le Capitole

Éditorial de Speak Out Now

7 janvier 2021 Article Monde

Ci-dessous la traduction d’un éditorial de nos camarades américains de Speak Out Now.


Le 6 janvier, alors que le Congrès devait certifier les votes du collège électoral pour la présidence, des foules de partisans de Trump ont pris d’assaut les marches de l’immeuble du Capitole à Washington, pour tenter d’invalider les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en intimidant les membres du Congrès.

Tout a commencé par un rassemblement appelé « Save America », au cours duquel Trump et ses acolytes ont attisé les esprits d’une foule de pas moins de 10 000 partisans avec des mensonges et des exagérations sur la validité de l’élection et ont multiplié les avertissements disant que la soi-disant démocratie était en train de leur être volée et qu’il fallait la protéger. Dans son discours, Rudy Giuliani a même crié à la foule qu’il était désormais temps d’un « jugement par le combat ».

Au même moment, au Capitole, plus de cent sénateurs et représentants républicains défendaient les allégations de fraude électorale de Trump, toujours sans preuve. Cette mascarade politicienne n’est en réalité qu’une tentative pitoyable pour montrer leur loyauté à Trump dans l’espoir que cela les aidera dans leurs futurs efforts de réélection.

Après le rassemblement, et après avoir été chauffés à blanc par Trump, des milliers de participants ont marché vers le Capitole, ont occupé les marches et le périmètre, tandis que des centaines d’entre eux entraient dans le bâtiment, brisant les fenêtres et vandalisant les bureaux et l’étage du Sénat. Les politiciens, le personnel du Capitole et les journalistes ont été évacués ou se sont cachés. Au moins une manifestante de Trump a été tuée par balle par la police du Capitole alors qu’elle essayait de passer par une fenêtre. Son sang est sur les mains de Trump et des sénateurs et représentants républicains qui ont encouragé cette manifestation.

Il est facile de regarder avec mépris de nombreux manifestants, de qualifier la plupart d’entre eux de blancs délirants, racistes ou pro-armes, et de répéter tous les stéréotypes. Après tout, certains d’entre eux s’identifient même comme tels, car ils sont membres de groupes d’extrême droite, racistes, nationalistes blancs et néo-fascistes comme les Proud Boys, les Three Percenters, les Oathkeepers et autres groupes aux idées odieuses d’extrême droite. Mais bien d’autres participants présents au rassemblement peuvent dénoncer ces idées, et ne sont là que parce qu’ils ont avalé tous les mensonges de Trump et de ses acolytes.

Cette protestation n’est pas venue de nulle part. Trump et de nombreux politiciens républicains ont joué sur les craintes de beaucoup de gens, qualifiant cette élection de fraude depuis des mois. Ils ont donc répondu à l’appel de Trump – l’appel de leur président – pour venir à Washington afin de « sauver la démocratie ». Certains sont clairement des nationalistes blancs, des néo-fascistes. Mais la plupart cherchent désespérément à s’accrocher à quelque chose. Pour eux, Trump offre une sorte d’espoir, ou du moins un point d’appui contre un système qui a apporté le chaos et la souffrance dans leur vie.

Pendant des années, ils ont été laissés pour compte par ce système qui a rendu les super riches encore plus riches aux dépens de tous les travailleurs. Tout comme il l’a fait pour la classe ouvrière dans son ensemble, ce système a jeté certaines de ces personnes au chômage ou a réduit leurs salaires, augmenté le coût de la vie, réduit leurs pensions, relevé l’âge de la retraite et rendu leur avenir plus incertain. Comme beaucoup de travailleurs dans tout le pays, beaucoup de ces manifestants ont vu leur communauté se vider de leurs emplois et de leur stabilité. Pendant des années, ils ont vu les mêmes politiciens, le même gouvernement, à chaque fois multiplier les promesses et n’en tenir aucune, tout en soutenant les banques et les grandes entreprises à chaque instant.

Mais au lieu que cette rage compréhensible soit retournée contre ce système et trouve des points communs avec d’autres travailleurs qui ont été attaqués de la même manière, ils ont été manipulés par Trump. Leur colère a été détournée, intoxiquée par le racisme et réorientée contre les immigrants, les femmes, les musulmans. Elle a été encore renforcée par les mensonges de Trump sur le coronavirus et s’en prend désormais aux scientifiques et aux experts de la santé publique. Et maintenant, Trump l’a canalisée dans sa dernière tentative désespérée de s’accrocher au pouvoir en dépeignant l’élection comme une fraude.

Pendant des années, ce sont des experts de Fox News qui ont été les principaux porte-paroles de Trump pour mener à bien cette opération. Aujourd’hui, comme la Fox a refusé de suivre Trump dans son déni de l’élection, c’est One America News, Newsmax, ainsi que des affidés de longue date comme Rush Limbaugh et d’autres propagandistes de droite grassement payés, qui sont chargés de semer le chaos pour soutenir Trump.

Cette protestation reflète les divisions croissantes au sein de la population, en particulier dans la classe ouvrière. Nous sommes pris dans une situation où la plupart des gens ne voient pas d’alternative à un système qui enrichit quelques personnes à nos dépens.

Notre défi est de voir le monde tel qu’il est et de ne pas se limiter aux choix politiques des démocrates et des républicains. Nous avons un intérêt commun avec tous les travailleurs, quels que soient leur lieu de travail, leur origine ou leur apparence. Nous avons le choix : soit nous reconnaissons nos intérêts communs et nous nous unissons, soit nous continuons à nous faire manipuler par ceux qui sont au pouvoir tout en nous affaiblissant mutuellement. Le choix doit être clair.

6 janvier 2021

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