Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 47, septembre-octobre 2006

Editorial

Tout va bien... pour les capitalistes !

Mis en ligne le 25 septembre 2006 Convergences Politique

Record battu : 51 milliards d’euros de profits pour le premier semestre 2006 pour les seules sociétés du Cac 40. Le taux de croissance moyen des bénéfices dépasse les 23 % bien que celui du chiffre d’affaires n’ait été que de 13 % dans la même période.

Les patrons français prétendent être défavorisés, à cause des charges qui pèseraient sur eux contrairement à leurs concurrents étrangers. Pourtant, selon un expert financier cité récemment par le Le Monde, « les grands groupes français ont maintenant le même niveau de marges que les Américains, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cette amélioration structurelle leur permet de partir à l’assaut du monde. »

En fait, à l’assaut du monde, il y a belle lurette que les capitalistes français y sont partis. La preuve : une bonne partie des profits réalisés par nos 40 champions nationaux viennent de leurs opérations à l’étranger et de l’exploitation des travailleurs de la planète autant que de ceux de France.

Il faut dire que nos gouvernements n’assurent pas seulement le service domestique en aidant à l’offensive contre la classe ouvrière de ce pays pour réduire le coût du travail de toutes les manières possibles, de l’abaissement des salaires ou des prestations sociales aux réductions d’effectifs en passant par la flexibilité de la main d’œuvre comme des horaires.

Si la France, quitte à étaler plus de prétentions que de moyens, s’efforce vaille que vaille de tenir son rang dans le concert des grandes puissances, c’est qu’il y va de la défense des intérêts de ses capitalistes. Si Chirac tient tant à dire son mot sur les entreprises militaires de l’impérialisme américain, tantôt pour faire la moue, tantôt pour y prendre part, c’est afin que les intérêts des Michelin ou autres Bouygues ne soient pas oubliés quand l’heure arrive de se partager les marchés ou les possibilités d’investissement. C’est, en dernière analyse, pour cela que les bataillons de la légion, des parachutistes ou du génie sont au Liban ou en Afghanistan (et pour cela aussi qu’ils ne sont pas, pour le moment, en Irak).

Dans les neuf mois de campagne électorale, présidentielle puis législative, qui sont devant nous il est sans doute bon de se rappeler le cadre dans lequel aujourd’hui les travailleurs doivent mener la lutte, y compris celui de la mondialisation sur laquelle tant d’inepties sont proférées en vue de justifier les politiques possibles de notre bourgeoisie. Car on peut compter sur les partis et candidats de gauche comme de droite pour répéter ces inepties et oublier ou obscurcir les problèmes. Pour s’étaler sur ceux dits de société, afin d’éviter ceux de la société, traiter le sociétal plutôt que le social suivant un vocabulaire à la mode. Sécurité pour Nicolas Sarkozy, famille pour Ségolène Royal... À chacun son style, mais tous dans le même registre.

Il n’y a que de l’extrême gauche qu’on peut attendre qu’elle centre sa campagne sur la dénonciation de l’exploitation et de l’oppression sous toutes leurs formes et sur les objectifs que les exploités pourraient donner à leurs luttes.

Une raison pour tous les militants révolutionnaires d’intervenir dans cette campagne électorale (et dès maintenant, afin de passer le premier obstacle dressé devant les organisations révolutionnaires, la collecte de 500 signatures d’élus pour le droit de présenter un candidat à la présidentielle).

Une raison aussi pour se rappeler que l’intervention essentielle est celle dans les luttes, l’intervention électorale n’ayant d’intérêt que pour préparer celle-là. D’autant que si à ces élections l’extrême gauche va en ordre dispersé (du moins aux présidentielles, les législatives se présenteront peut-être différemment...), elle n’aurait certainement pas les mêmes motifs de ne pas s’allier dans les combats sur le terrain de classe.

24 septembre 2006

Imprimer Imprimer cet article