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Accueil > Éditos de bulletins > 2019 > décembre > 11

Tous ensemble, contre Macron, Philippe, Delevoye et leur monde

Les annonces du premier ministre ne nous ont rien appris. Seul le MEDEF « trouve que ça va dans le bon sens ». Au moins, c’est clair. Ce fut l’enfumage habituel, avec ses appels renouvelés au « dialogue social », qui serait pour lui une planche de salut si certaines confédérations répondaient. Mais ce n’est même pas gagné tant la colère est grande et fait pression sur les hautes sphères syndicales.

À quoi se résument les annonces ?

« Il faudra travailler plus longtemps », c’est le refrain répété jusqu’à plus soif. Crever au boulot jusqu’à cet « âge pivot » de 64 ans, avec bonus/malus : autrement dit, une décote si on part avant. Par ailleurs, sur le fond, la retraite à points n’est pas abandonnée, et la gestion de la valeur de ce point serait refilée aux « partenaires sociaux », invités à palabrer. À eux de négocier le poids des chaînes !

Leur logique n’est pas la nôtre

Faire travailler plus longtemps ? Alors que les richesses produites n’ont jamais été aussi grandes ? Alors que la productivité, à coups de conditions de travail dégradées, a plus que doublé en 40 ans ? Mais au profit de qui ?

Si les caisses se vident, ce n’est pas parce qu’il y a plus de retraités que d’actifs, c’est parce que le chômage vide le nombre des actifs, et que les salaires à la baisse font entrer moins de cotisations. Il faut donc embaucher et augmenter les salaires.

C’est précisément ce qui manque dans le privé où les cadences sont infernales, tout comme dans les services utiles à la population. Les solutions du monde du travail, les voici :

  • L’interdiction des licenciements dans le privé
  • La réduction du temps de travail et son partage entre tous sans perte de salaires jusqu’à l’extinction du chômage
  • Les embauches massives dans les services publics (hôpitaux, Education nationale, poste, transports publics)
  • Les augmentations générales et uniformes des salaires et des minima sociaux.

Voilà les solutions des travailleurs, en prenant dans les caisses du patronat. Et c’est ce que scandent aujourd’hui tous les manifestants. De l’argent, il y en a… pour garantir une vie digne aujourd’hui à toutes et tous, en particulier une retraite pour les anciens.

Leur agenda caché

Macron et Philippe disent qu’ils « n’ont pas d’agenda caché » ? Mais si : Delevoye consulte pour les assurances et le président, à l’Elysée, discute tranquillement fonds de pension avec les plus grands gestionnaires d’actifs du monde, les géants de la finance, dans le cadre de la préparation de cette réforme. Car leur objectif, c’est aussi la Capitalisation – pas la nôtre, on n’a rien à capitaliser. L’objectif, c’est appauvrir les retraités pour les forcer à accepter n’importe quel job : le cumul emploi-retraite sera « simplifié » … mais ce ne sera pas une sinécure payée 5 000 € à la Delevoye !). Et pour ceux qui auraient de quoi économiser un peu, on les enverra vers les fonds de pension.

L’insulte des 1 000 euros minimum

1 000 euros de retraite minimum promet Edouard Philippe. Une « avancée sociale » ? ce n’est même pas le Smic, et attention, « après une carrière complète », donc beaucoup moins pour les carrières hachées, après une vie d’exploitation, et il faudrait dire merci. Face à cette véritable provocation, il faut exiger qu’il n’y ait pas un salaire, pas une pension inférieure à 1 800 euros nets, c’est le minimum pour vivre !

Ils ne nous diviseront pas !

Enfin il y a la tentative de diviser. De diviser les générations entre elles. Enterrée la clause du grand-père, bienvenue à la clause du grand-frère… !

Ils s’imaginent qu’on va lâcher nos collègues, nos gosses, parce que certains d’entre nous ne seraient pas immédiatement concernés ? D’autant que si on laisse passer maintenant, même ceux qu’ils auraient tactiquement épargnés aujourd’hui seront touchés de plein fouet dès demain !

Le premier ministre tente aussi d’enfoncer un coin entre les secteurs en grève, avec promesse à chacun de négociations par branche dans les mois et les années qui viennent. Education sur les rémunérations – mais aussi pour faire bosser plus, d’ici juin 2020 ; RATP/SNCF sur la transition vers le nouveau régime ; hôpitaux sur les bonifications éventuelles de points. Ils s’imaginent bien à tort que les grévistes du public vont lâcher ceux du privé, les cheminots lâcher les agents Ratp ou les profs ! C’est l’inverse qui s’organise, aux travers des multiples assemblées et autres inter-pros qui commencent à essaimer autour de bien des secteurs en lutte.

Ce n’est qu’un début

Le mouvement continue. Il est toujours très fort et il n’y a aucune raison qu’il n’aille pas croissant. Les manifestations de mardi 10 décembre, si elles étaient moins nombreuses que le jeudi 5 décembre, étaient en fait deux fois plus nombreuses que les plus grosses de la loi travail. La grève des cheminots se poursuit, celle des enseignants aussi, les hospitaliers (dont les jeunes internes qui viennent de les rejoindre) se préparent pour le 17 décembre. Le slogan des cheminots, « la grève aux grévistes », montre la voie : à nous de rejoindre la lutte, en nous organisant avec d’autres salariés autour de nous, pour approfondir le mouvement. Nous en avons tous par-dessus la tête de Macron et son monde, de ce gouvernement au service des ultra riches, qui déborde de mépris et multiplie les attaques, se croyant tout permis. Non, tout n’est pas permis, et c’est pour cela qu’il faut amplifier la lutte.

Le combat continue. Des rendez-vous de mobilisation et de grève sont prévus pour jeudi 12 et mardi 17 décembre. Rejoignons-les. Faisons-les battre en retraite.

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