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Télétravail : Borne aboie, Solvay passe

19 février 2021 Article Entreprises

La direction de ce mastodonte de la chimie – près de 25 000 salariés dans le monde, 3 600 en France – vante son usage massif du télétravail face à la crise sanitaire. « 40 % ! », soit 10 000 personnes, nous dit la PDG. Au printemps, les bureaux étaient, en effet, bien vides. Et les cadres envoyaient depuis chez eux des photos « de soutien » aux ouvriers restés sur les sites. Une initiative nommée « One team » [1]. On goûtera, ou pas, cet humour de manager.

Mais depuis le début du deuxième confinement, la réalité est toute différente. Sur le site de Saint-Fons, au sud de Lyon, le télétravail est accordé au compte-gouttes, la direction renvoyant la balle à chaque service, et donc à la négociation individuelle de chaque salarié avec son chef. Les jappements d’Élisabeth Borne sur le caractère « obligatoire » du télétravail n’y changent rien. À en croire les scientifiques, cela permettrait pourtant de réduire le risque de contamination de 30 %. Mais, pour Solvay, la lutte contre le coronavirus n’est pas un motif suffisant pour changer l’organisation du travail. Les « protocoles sanitaires » de la direction ne ciblent ainsi que les salles de pause et les moments de convivialité entre salariés.

Cela dit, on aurait tort de croire que la hiérarchie est arcboutée sur l’exploitation « en présentiel ». Les salariés qui travaillent à la Part-Dieu, le quartier d’affaires de Lyon, ont été mis en télétravail d’office fin 2020. Le déménagement prochain des bureaux n’y est pas étranger, la direction calculant l’économie des loyers non-versés. Depuis, des salariés de la Part-Dieu qui ont malgré tout besoin de présentiel occupent des salles de réunion à Saint-Fons.

Le télétravail pose de nombreux problèmes : allongement de la journée de travail, isolement face à son ordinateur (et à son chef). Aujourd’hui le télétravail est une nécessité sanitaire. Le maintenir, voire le généraliser une fois la pandémie terminée, serait une tout autre question, et on voit bien comment les patrons pourront chercher à le faire à nos dépens. Car les patrons, et Solvay n’est qu’un exemple, montrent déjà que leur seule préoccupation est et sera d’y gagner le plus possible.

Correspondants

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