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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 31, janvier-février 2004

Spoliés de nos droits et de nos papiers… parce que d’origine étrangère

Mis en ligne le 12 janvier 2004 Convergences Politique

L’Association de Défense des Français d’Origine Etrangère et de leur familles nous écrit :

Nos arrières grand-parents étaient français depuis un siècle parce qu’ils étaient colonisés. Nos grand-parents ont été envoyés en première ligne en 1853, 1914, 1940. Nos parents ou grand-parents sont restés français de droit en 1960 au moment de l’indépendance parce qu’ils travaillaient en France. La plupart y ont travaillé jusqu’à leur retraite, beaucoup y sont morts.

Beaucoup, bien qu’ayant leur domicile de nationalité en France, passaient un ou deux mois dans leur pays d’origine (Sénégal, Mauritanie, Mali,.. ) tous les 2 ou 3 ans, s’y sont mariés et y ont eu des enfants. Ces enfants n’ont rien coûté à la France, car ils ont été nourris, élevés, soignés au pays d’origine et sont arrivés en France à l’âge adulte, « prêts à produire ». Ces enfants, c’est nous, et c’est parfois nos pères.

Beaucoup d’entre nous sont des Français sans papiers. Sans droit au travail, à la protection sociale, à la formation, sans un sou, nous mourrions de faim sans la solidarité de la communauté africaine.

Nous sommes ici chez nous !

L’Etat Français déchoit nos pères et grand-pères de la nationalité qu’ils ont depuis 40 ans, et leur dit qu’ils peuvent faire une demande de possession d’état.

Une possession d’état, ça veut dire que eux vont rester français « à l’ancienneté », ainsi que leurs enfants encore mineurs, mais qu’ils reconnaissent qu’ils n’étaient pas français avant la date de cette possession d’état, et donc que leurs enfants majeurs et les enfants de ces enfants ne seraient pas nés de père français, et ne seraient donc pas français.

Nous refusons que l’Etat français dise à nos pères et grand-pères, 40 ans après l’indépendance, qu’il n’aurait pas dû leur donner la nationalité française, sous prétexte qu’ils se sont mariés à l’étranger.

Il n’y a pas dans la constitution française de citoyen de 2éme zone, de Français moins français que les autres, et, alors que les pires crimes sont prescrits au bout de 10 ans, on voudrait nous enlever notre droit 40 ans après les faits sous prétexte d’une « erreur ».

Nos pères et grand-pères ont toujours pensé à notre avenir en tant qu’enfants français, avec les mêmes droits que tous les Français. Ces droits, nous les exigeons !

Non à la discrimination dans les consulats

Nous sommes également atterrés tant par la manière dont nous et nos familles sommes traités dans les consulats de France de Dakar, ST Louis, Nouakchott, que par ce qui nous est maintenant demandé « officiellement » (??!) pour obtenir transcriptions d’état civil, carte d’identité, carte consulaire, et donc passeport.

On nous demande une carte d’identité sénégalaise pour obtenir nos papiers français au consulat de Dakar, alors que la plupart d’entre nous sont français de naissance.

On nous demande nos actes d’état civil sénégalais pour transcrire nos enfants, alors même que ces actes sont transcrits sur les registres français.

Les employés de ces consulats, au lieu de remplir leur fonction qui est de nous délivrer nos papiers dans un délai normal, s’autoproclament juges, vont vérifier les registres de nos pays d’origine, pays pourtant souverains depuis 1960, et en font des photocopies, ce qui prend des années, et demandent des monceaux de preuves de notre nationalité française, mettant ainsi en doute le travail des greffiers et même des juges français.

Ces mêmes employés refusent de délivrer des passeports français à nos enfants avant d’avoir fait leur transcription, à contrario de ce qui se fait sur le territoire français, et comme les transcriptions durent des années à cause des raisons évoquées plus haut, nos enfants sont de fait empêchés pendant des années de sortir de leur pays d’origine et d’aller et venir librement.

Nous demandons à l’Etat Français de mettre fin immédiatement à cette discrimination, et de réparer les préjudices que nous avons subis (scolarités gâchées, enfants malades non soignés, jeunes adultes empêchés de travailler, droit de circuler dénié…).

ADFOE (Association de Défense des Français d’Origine Etrangère et de leurs familles)

Vous pouvez nous aider en relayant notre action auprès des élus, médias,… et / ou financièrement : chèques à l’ordre de l ’ADFOE à l’adresse ci-dessous (Il est très difficile dans notre cas d’obtenir des subventions, et un recours en conseil d’Etat- seule action susceptible d’arrêter les abus de pouvoir des consulats- coûte 7000 euros de frais d’avocat) : A.D.F.O.E. C/o Monsieur Lassana Seck 23 rue Ganterie 76000. Rouen E-Mail : goueseck chez voila.fr

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