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DOSSIER : Spéculation immobilière et crise du logement : la grande arnaque du « tous propriétaires »

Spéculation immobilière et crise du logement : la grande arnaque du « tous propriétaires »

Mis en ligne le 15 juin 2011 Convergences Société

Le logement a toujours posé problème dans la société capitaliste. Les ouvriers du XIX siècle, fraichement débarqués de la campagne, ont d’abord été logés dans les caves et les taudis des faubourgs des grandes villes ou dans des villages de baraques appartenant à l’usine. Plus tard, dans les années 1960, les travailleurs immigrés venus d’Afrique et du sud de l’Europe ont été parqués dans d’immenses bidonvilles à Nanterre, Noisy-le-Grand ou Champigny-sur-Marne. Il a fallu une politique de construction massive, d’abord de foyers, puis de logements sociaux, pour résorber, au milieu des années 1970, ces camps pour travailleurs pauvres.

Depuis une quinzaine d’années, se loger est redevenu en France un problème majeur pour les classes populaires. Des micro-bidonvilles commencent à réapparaître et les travailleurs pauvres vivant dans des sous-sols ou des garages, quand ce n’est pas dans leur voiture, font l’objet de multiples reportages. À l’échelle du monde, la question du logement est encore plus dramatique. Depuis peu, la moitié de l’humanité habite en agglomération. Des mégapoles sortent de terre... et s’entourent de bidonvilles : à Lagos, Soweto, Bombay, Le Caire, Rio, Istanbul, etc. Ces étendues d’habitats précaires et surpeuplés hébergent déjà un tiers de la population urbaine et sont promises à 95 % des futurs nouveaux citadins du Tiers-Monde, selon l’estimation de l’urbaniste Mike Davis [1].

Mais la pénurie comme la détresse des uns font d’énormes profits pour quelques autres. Le secteur du bâtiment a connu un boom important. À l’échelle mondiale, une multitude de tours s’élèvent, cités résidentielles et bureaux à Shanghai, tours et hôtels de luxe à Dubaï... En France, la construction occupe 1,9 million de travailleurs en 2009, soit 8 % des emplois, et produit 111 milliards d’euros de valeur ajoutée. Les logements à prix accessible font pourtant toujours défaut et c’est la construction de bureaux qui a connu l’essor le plus impressionnant, poussée par le développement des services. Toutes ces constructions ont attiré les spéculateurs et le marché s’est emballé. Les prix ont grimpé, les acheteurs se sont endettés... puis vint le krach.

Si l’immobilier américain ne s’est toujours pas remis des dégâts causés par les prêts hypothécaires « subprimes », en France, le marché de l’immobilier n’est pas resté très longtemps dans la tourmente. Certes pas parce que la spéculation serait un produit d’importation nord-américain inconnu chez nous ! Mais plutôt parce que la bulle immobilière continue de gonfler, l’endettement n’ayant pas encore atteint les mêmes seuils d’intolérance. Autant dire que la crise immobilière n’est pas derrière nous, mais bien devant.


[1Mike Davis, Le pire des mondes possibles, La découverte, 2006.

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Numéro 76, juin-juillet 2011

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