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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 35, septembre-octobre 2004 > DOSSIER : Défendre les services publics ? Pourquoi ? Comment (...)

DOSSIER : Défendre les services publics ? Pourquoi ? Comment ?

Service minimum à la SNCF : totale hypocrisie !

Mis en ligne le 1er octobre 2004 Convergences Entreprises

Le service minimum, promesse électorale de Chirac, et véritable serpent de mer qui réapparaît à chaque conflit important, avait été déjà évoqué lors des grèves de la fonction publique l’année précédente mais le gouvernement s’était bien gardé de tenter de passer en force et à chaud. C’est donc en juillet, juste avant les congés d’été, qu’a été rendu public le rapport d’une commission « d’experts » mandatée par le gouvernement sur la question et présidée par un certain Mandelkern.

La commission Mandelkern ne fait que reprendre et développer une loi de 1963 qui avait instauré pour la première fois un préavis de 5 jours avec obligation de négocier sur l’enjeu du conflit avant le démarrage de la grève. A l’époque, c’est parce que la procédure de réquisition contre les grévistes s’avérait de plus en plus inefficace lorsque les cheminots massivement et collectivement refusaient de s’y soumettre que De Gaulle, au nom des usagers prétendument pris en otage, avait instauré ce préavis dans les services publics. Mitterrand avait promis avant son élection de l’abroger mais s’en est bien gardé une fois élu.

Le projet actuel prévoit un préavis de 10 jours au lieu de cinq et les salariés devraient déclarer individuellement leur intention de se mettre en grève 48h avant le début de celle-ci. Autrement dit, on multiplie les entraves et les pressions contre l’exercice d’un droit fondamental, le droit de grève.

Depuis, le gouvernement a ouvert une série de rencontres et tables rondes entre « partenaires sociaux ». Il a reçu à tour de rôle le patron de la SNCF Louis Gallois, puis chaque syndicat. C’est maintenant Gallois qui reçoit les organisations syndicales. Il n’est plus officiellement question de « service minimum », mais de « continuité du service public » ou de service public « garanti » ce qui revient au même. Et apparemment, le débat a glissé du fond, à savoir la défense du droit de grève, à la forme, c’est à dire les modalités, une loi ou un accord négocié entre patronat et syndicats ? Ainsi la CFDT est opposée à une loi mais préconise l’exemple de la RATP où elle se vante d’avoir fait instaurer un préavis de 11 jours par la négociation. Didier Le Reste, secrétaire de la CGT-cheminots, a lancé un avertissement au gouvernement « s’il voulait passer en force » autrement dit en légiférant. Mais la CGT en appelle à une « véritable négociation » sur la prévention des conflits.

Bref le chantage des pouvoirs publics, qui prétendent parler au nom de la population et des usagers, impressionne les syndicalistes sinon les cheminots. C’est pourtant à la SNCF qu’il devrait marcher le moins. Il suffit de se souvenir comment la grande grève des cheminots de 1995 avait au contraire reçu l’approbation des usagers et fait la preuve que lorsque la population laborieuse a affaire à une grève dont les objectifs sont clairs et justifiés, même si cette grève lui occasionne une certaine gène, elle s’en sent solidaire. Et il est clair alors que ministres, députés et PDG ne parlent plus en son nom.

Cécile BERNIER

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