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Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > juin > 29

Salaires et emplois : seule comptera notre propre force collective !

Ségur accouche d’une souris : le ministre propose six milliards d’euros pour les salaires de tous les travailleurs de la santé – hors médecins – à se partager entre public et privé, hôpital et Ehpad. Loin des 32 milliards demandés par la CGT-Santé, loin de ce qu’il faudrait pour augmenter de 300 € net mensuels tous les salaires, comme le revendiquent les hospitaliers qui se mobilisent depuis plus d’un an. Pas étonnant qu’avec des annonces pareilles, on ait eu du mal à compter les bulletins la République en marche dans les urnes dimanche soir…

Les milliards pleuvent pour le Cac 40, le chômage flambe

Et puis, six milliards ce n’est pas grand-chose à côté des milliards allongés pour les patrons des différents secteurs : un milliard pour ceux qui embauchent des apprentis, un milliard pour les start-uppers, huit milliards pour l’automobile, quinze milliards pour l’aéronautique… Sans compter le BTP et tous ceux qui profitent du chômage partiel.

Mi-juin, c’étaient 200 millions pour les laboratoires sur la piste du vaccin, y compris pour Sanofi qui a distribué quatre milliards de dividendes cette année et qui a annoncé, il y a quelques jours, un plan de suppression de 1 700 postes dans le monde, dont 1 000 en France et plusieurs centaines en Allemagne.

Avec Sanofi, la liste des boîtes qui suppriment des postes s’allonge : Renault, Air France, Bayer, Daher, Nokia, etc. Tout comme la liste des entreprises en faillite, qui vont laisser les salariés sur le carreau ou entre les mains d’un repreneur qui fera le sale boulot : la Halle, André et une myriade de petites boîtes.

L’argent public qui pleut par milliards, y compris pour les groupes qui font d’énormes profits, n’a pas vocation d’empêcher la catastrophe : il la subventionne, à condition, paraît-il, qu’il n’y ait pas de licenciements « secs ». Une condition qui n’engage à rien, car les patrons disposent de bien d’autres outils pour sabrer dans les effectifs – non-renouvellement des CDD ou des missions d’intérim ou bien rupture conventionnelle collective et autre plans de départs volontaires forcés.

D’autres font signer des accords de performance collective (APC), par exemple dans l’aéronautique – Derichebourg – ou encore à l’Équipe. Sous prétexte de « défense de l’emploi », c’est imposer des diminutions de salaire et des augmentations du temps de travail. Bref, le chantage à l’emploi… sans qu’on puisse être sûr qu’à la fin, il n’y ait pas de suppressions de postes ! On se souvient des travailleurs de Continental à Clairoix, où les syndicats avaient signé un accord de ce genre en 2007, avant de voir le site fermer.

Quelle riposte ?

Face à tout ça, des résistances ont lieu en divers endroits. À Renault, les salariés de Choisy se sont remis en grève ce lundi contre les plans de leur direction. Des débrayages ont également lieu à Flins. Jeudi dernier, les salariés de Luxfer à Gerzat (Puy-de-Dôme) dont l’usine de bonbonnes à oxygène a fermé il y a un an, se sont réunis pour réclamer la nationalisation du site.

Si les nationalisations peuvent apparaître comme des issues pour éviter provisoirement des fermetures, elles ne sont que rarement des boucliers contre les restructurations et les licenciements. Plus souvent, elles les accompagnent et une fois l’entreprise rentable de nouveau, elle est revendue au privé. Quant aux politiciens qui prônent la « souveraineté » et les relocalisations, jamais avares d’une saillie contre les « Anglais » qui possèdent Luxfer, on ne les entend pas dire que les licenciements avaient commencé dès l’époque du très français Pechiney.

L’offensive patronale est déterminée. Notre riposte doit l’être tout autant ! En ne comptant que sur nos luttes collectives pour imposer la réduction du temps de travail sans perte de salaire, seul moyen de mettre fin au chômage et de vivre mieux.

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