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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 84, novembre-décembre 2012

SNCF : Une réforme du ferroviaire pour casser les conditions de travail des cheminots

Mis en ligne le 28 novembre 2012 Convergences Entreprises

Le gouvernement a annoncé qu’il comptait regrouper la SNCF et RFF – le gestionnaire et le propriétaire du réseau ferroviaire – dans un « Pôle Ferroviaire Public Unifié » dont les contours juridiques ne sont pas encore déterminés. Derrière ces annonces, se dissimulent l’ouverture à la concurrence et l’attaque contre les conditions de travail.

250 000 salariés, mais 150 000 seulement « au statut »

Dans une interview au Monde du 30 octobre, Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, garantit le maintien du « statut » des cheminots mais promet de revoir l’organisation du travail. C’est la première embrouille. Car, parmi les moyens utilisés par la direction pour faire disparaître doucement le « statut », hormis les départs en retraite, il y a le transfert d’activités à la sous-traitance et la filialisation (cf. Convergences révolutionnaires n° 81). La SNCF et ses filiales se partagent les nouveaux venus dans le groupe. Même ceux qui entrent dans l’entreprise publique ne sont pas tous embauchés au « statut ». L’extinction à petit feu est donc programmée, comme à La Poste, où le nombre de fonctionnaires diminue tandis que les nouveaux embauchés le sont en CDI ou contrats précaires.

L’offensive contre l’organisation du travail des cheminots que mène le gouvernement touchera tous les travailleurs du ferroviaire, avec ou sans statut. Les annonces restent vagues mais le temps de travail est la cible du gouvernement. Par exemple en allongeant la journée de travail des conducteurs ou en imposant des coupures dans la journée des cheminots à quai aux heures creuses, ce qui augmenterait l’amplitude des journées de travail. Ces dégradations s’ajouteraient aux horaires décalés et aux « découchés » pour les roulants qui entaillent la vie privée.

Priorité au « dialogue social », dans les hautes sphères syndicales

Le début des négociations syndicats-patronat-gouvernement est prévu pour mars 2013. La fédération CGT des cheminots dénonce dans les dernières annonces du ministre la « volonté d’ouvrir à la concurrence le transport de voyageurs en 2019 ». On croit un peu rêver, car un rapport du CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental, réunissant syndicats et patronat) qui préconisait en juin 2012 l’ouverture à la concurrence pour 2015 du transport de voyageur régional a été voté par les représentants de la confédération CGT ainsi que par ceux de l’UNSA, CGC, CFTC. Le groupe CGT au CESE est d’ailleurs dirigé par un certain Thierry Lepaon, futur successeur de Bernard Thibault à la tête de la CGT. Il affirme lui-même dans ce rapport qu’ « afin d’assurer la réussite de cette expérimentation [l’ouverture à la concurrence du transport voyageur régional], l’opérateur historique et ses salariés ne doivent pas se sentir lésés. La priorité devra être ainsi donnée au dialogue social et à la négociation » d’un nouveau cadre social harmonisé…

Le gouvernement a appâté la CGT et d’autres syndicats par le sésame d’un « Pôle Public Ferroviaire Unifié », comme par hasard revendication syndicale depuis la création de RFF en 1997. Il n’empêche que la cible du gouvernement – pôle public ou pas ! – demeure les conditions de travail des cheminots.

Mais les cheminots savent lire entre les lignes. D’où de nombreuses discussions sur le sujet. Sur les sales coups en chantier de la direction comme sur les penchants des bureaucraties syndicales à s’accommoder de reculs, pour peu qu’on leur offre de négocier !

12 novembre 2012, Alek SOZEN

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Numéro 84, novembre-décembre 2012

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