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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 137, mars 2021

RATP : les salariés face au Covid et aux attaques patronales

Le transport du virus va bon train

Chaque jour, des photos de rames de RER et de bus bondés, de quais de métro où les usagers sont collés comme des sardines circulent sur internet. Or, le plan de transport décidé par la direction depuis quelques semaines est celui des périodes de vacances avec une réduction globale du trafic. C’est bien l’inverse qui serait nécessaire pour éviter les attroupements et permettre de maintenir une certaine distance ! Au lieu de renforts par des recrutements dans l’urgence, les machinistes, qui se sont déjà fait voler cinq jours de congés en mai dernier, se retrouvent au chômage partiel deux jours par mois, payé en partie par l’État. Ce qui permet aussi à la Régie d’en profiter pour réduire, voire supprimer, certaines primes (de nuit par exemple) qui composent une partie non négligeable du revenu des agents.

La reprise de la vente des tickets : une obsession de la direction au mépris de la santé des agents

Ces dernières semaines ont été marquées par l’apparition de variants plus contagieux du virus et une explosion des contaminations dans les dépôts, en particulier chez les machinistes. Pas de quoi faire sourciller la direction qui, le 15 février, a imposé le retour de la vente de tickets à bord des bus, suspendue depuis mars 2020, en faisant fi des objections de l’inspection et de la médecine du travail.

C’est en moyenne trois tickets qui sont vendus par service, soit six euros ; une très faible partie du chiffre d’affaires. Il n’y a pas de petit profit ! Et une cerise sur le gâteau : les plexiglas qui avaient été installés sur les postes de conduite à l’automne et qui protégeaient un peu les machinistes, ont tous été retirés et empilés dans les dépôts.

Zéro pointé sur les mesures sanitaires ! Ce qui n’empêche pas la direction de fliquer les salariés à l’aide de leurs précieuses « mouches », agents en civil de la brigade de surveillance du personnel, qui collent des rapports à ceux qui ne portent pas correctement le masque par exemple. La responsabilité individuelle des agents est constamment mise en avant par la communication interne, mais cela ne semble pas s’appliquer aux chefs qui, pour certains, ne se privent pas de petits repas et autres festivités… ce qui a conduit à sept cas positifs au dépôt des Bords de Marne par exemple !

Mépris de la direction pour ses agents en première ligne

Alors que les agents se prennent en pleine face les conséquences diverses de ces mois sous Covid, la direction de la RATP vient d’annoncer son refus de verser la prime Covid suggérée par le gouvernement au prétexte que les salariés auraient « bénéficié » du chômage partiel et qu’une prime d’intéressement sera versée au mois de mai 2021. Mais – car il y a toujours un « mais » avec ces primes arbitraires – elle sera versée au prorata des jours travaillés. Les collègues absents pour « garde d’enfant », « vulnérables » au Covid ou tout simplement en arrêt maladie ne la toucheront qu’en partie. Les « premiers de corvée » n’ont décidément rien à attendre de la générosité patronale ou gouvernementale, mais à aller chercher ce qui leur est dû !

24 mars 2021, Marina Kuné


Agressions dans les transports : les conducteurs de bus en première ligne

À la mise en danger sanitaire s’ajoute une recrudescence des agressions des machinistes de la part d’usagers. Lundi 22 mars, les salariés des transports lillois ont usé de leur droit de retrait face à l’agression d’un de leur collègue au cours du week-end et ont reconduit leur grève le mardi 23, en réclamant le doublement des agents à bord des bus. Et cette situation n’est malheureusement pas isolée. Avec la crise sanitaire, la misère se développe et amène son lot de violences quotidiennes… Les machinistes se retrouvent en première ligne, forcés de gérer seuls des bus pleins, des usagers qui ne portent pas le masque ou qui sont excédés par les bouchons quand approche le couvre-feu. Face aux agressions, qui ne sont pas un problème nouveau, la solution serait en effet de renforcer les équipes et de recruter davantage d’agents.


Réorganisations en domino aux ateliers : la riposte s’organise !

Nombreux sont les ateliers de maintenance qui subissent des réorganisations du temps de travail synonymes de baisse d’effectif et d’augmentation des cadences. La direction surfe sur les salaires bas pour trouver des volontaires. À Flandres, la « nouveauté » consiste à faire travailler les agents le samedi en contrepartie d’une prime, alors qu’à Saint-Ouen sur la ligne 4, la direction cherche le moyen d’imposer les 2 × 8 pour les prochaines années. Ces réorganisations ne se sont pas menées sans réactions de la part des salariés. À Torcy, contre la réduction des effectifs et la déqualification, des débrayages ont eu lieu les 11 et 12 février derniers. À Issy-les-Moulineaux, la direction a tenté de mettre en place tour à tour le travail le samedi et les 2 × 8, mais les salariés ont imposé leurs propres conditions : des embauches ! Devant la réaction collective des travailleurs, la direction a cédé et a titularisé cinq intérimaires, et prévoit l’embauche de cinq autres.

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