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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 10, juillet-août 2000 > DOSSIER : L’immigration, un problème ?

DOSSIER : L’immigration, un problème ?

Quelques préjugés et idées fausses qui ont la vie dure

Mis en ligne le 1er août 2000 Convergences Politique

C’est au capitalisme qu’on doit le chômage, pas aux immigrés

En France, la part des immigrés dans la population totale est passée de 1950 à 1975 de 5 % à plus de 7 %, leur nombre a augmenté de près de 2 millions, auxquels s’est ajouté en 1962 le million de Pieds-noirs venus d’Algérie. Tout cela pour arriver en 1975 à un taux de chômage de 3,7 %.

En revanche entre 1975 et aujourd’hui le nombre de chômeurs a augmenté de plus de 2 millions avec un taux de chômage en 1999 de 11,8 %. Dans le même temps, le nombre d’étrangers dans le pays a augmenté de 500 000 environ et leur part dans la population est restée stable.

Ces simples chiffres prouvent que l’augmentation ou la baisse du chômage n’a aucun rapport avec celles des immigrés. Quand les entreprises se débarrassent de certains salariés, c’est pour supprimer des emplois, pas pour embaucher des chômeurs à leur place.

C’est la misère qui crée la délinquance, pas les immigrés

Le discours sur le thème connu : « Immigration=Insécurité et délinquance » n’est que la version moderne de la vieille haine de classe de la bourgeoisie « bien pensante » à l’égard des classes populaires, dites classes « dangereuses ». Est-ce un hasard si les personnes poursuivies ou emprisonnées pour délinquance, proviennent dans leur grande majorité de milieux ou quartiers ouvriers ou populaires ? Dira-t-on pour autant que par nature les ouvriers ou leurs enfants sont voleurs ou portés sur les combines ?

La délinquance parmi les étrangers ou leurs enfants qui vivent dans les mêmes quartiers, les mêmes galères, et qui subissent par dessus le marché la discrimination à l’embauche ou à l’entrée des boites de nuit et les contrôles au faciès répétés, est celle qui existe parmi les classes populaires et déshéritées, et uniquement parce qu’ils sont une fraction de ces classes.

Ce sont les patrons qui « trouent » la Sécu, pas les immigrés !

La Sécu, c’est d’abord la branche maladie et la branche vieillesse. Les dépenses de santé des personnes âgées pèsent lourd dans la budget de l’assurance maladie. Or la proportion de personnes âgées parmi les étrangers vivant en France est plus faible que celle des personnes de nationalité française. Ce n’est donc pas là qu’il faut chercher le trou de la Sécu.

Pour la même raison, les étrangers, qui cotisent comme tout le monde à la Sécu, profitent moins des prestations retraites. Sans compter ceux et celles parmi eux qui rentrent au pays et dont les pensions sont plus faibles que celles qui leur seraient versées en France, ou pas versées du tout parce qu’ils ne font pas valoir leurs droits.

Quant aux familles étrangères qui ont en moyenne plus d’enfants que les autres, elles perçoivent par enfant exactement la même somme que les autres familles. Rien de plus normal.

C’est à l’exploitation capitaliste qu’il faut mettre des barrières, pas aux frontières

18 millions de français ont l’un de leurs parents ou grand-parents qui est d’origine étrangère. La société française est une société métissée. Cette réalité ne plait pas à ceux dont le fonds de commerce est l’idée d’une France submergée par des étrangers de plus en plus nombreux. Idée complètement démentie par les chiffres : de 3,8 millions à 4 millions au plus selon les sources, les étrangers représentent aujourd’hui 6,5 % de la population française, le même pourcentage qu’en 1975. Moins qu’en Allemagne (8 %) ; moins qu’en Belgique (9 %) ou qu’en Suisse (16 %).

Ajoutons que les analyses dans les pays où le taux d’immigration est très important (Australie 21 %, Canada 16 %) font apparaître que les immigrés par leur présence créent au moins autant d’emplois qu’ils en occupent.

Didier LEBEUF

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Réactions à cet article

  • Vous citez le Canada ou l’Australie comme pays acceuillant un % d’immigrés plus important que la France... Il serait bon de noté que ces pays ont un systeme de quotas pour l’immigration. Ils ne laissent venir que les gens dont ils ont besoin. L’Australie a meme eu une mauvaise presse concernant les sans papiers retenues dans des centres fermes. De meme jusqu’a recemment, ils avaient une politique d’immigration en fonction de l’origine ethnique. Les « blancs » etant favorises par rapport aux autres continents. Maintenant les pays asiatiques sont egalement en bonne place car leur populations ont des niveaux d’etudes assez élevé qui interessent ces pays, ces qui n’est pas encore le cas des pays d’afrique.

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