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Accueil > Éditos de bulletins > 2019 > février > 18

Prendre nos affaires en main !

Ce week-end, le mouvement des Gilets Jaunes fêtait ses trois mois de bras de fer avec Macron et son gouvernement. Encore une fois, des cortèges fournis ont fait bégayer tous ceux qui au gouvernement et dans les médias répètent à l’envi que le mouvement s’essouffle. Eh bien non. Leur détermination perdure tant la colère est profonde contre le système actuel.

Une colère générale

La lutte contre la vie chère reste le ciment de la mobilisation : d’un côté, les salaires et les retraites bloqués, de l’autre le coût de la vie qui augmente. Situation encore plus insupportable quand dans le même temps les plus riches voient leur fortune gonfler à coups de dividendes.

Mais les Gilets jaunes se révoltent aussi contre le sentiment de ne jamais être entendus dans cette société. Ils bousculent profondément le train-train d’un système politique dans lequel les politiciens de tout bord trahissent sans cesse leurs promesses électorales, vivent dans une bulle au service du CAC 40 et rivalisent de cynisme lorsqu’il s’agit de faire avaler la même politique anti ouvrière.

Leur démocratie = « cause toujours ! »

Le mouvement montre toute l’hypocrisie de la fable démocratique telle qu’elle nous est vendue à longueur de temps et d’élections. Macron et son gouvernement disent vouloir redonner la parole au peuple dans le « Grand débat » ? Ils restreignent ‘en même temps’ la liberté de manifester avec la loi dite « anticasseurs ». Et continuent à réprimer à coup de flashballs et de grenades ceux qui remettent en cause cet ordre social injuste. Depuis 3 mois, la police a fait des milliers de blessés dans les manifestations dont des dizaines de cas d’œil perdu ou de main arrachée. Et la justice a été bien plus prompte pour condamner à un an de prison ferme l’ex-boxeur Christophe Dettinger pour des coups de poing à mains nues sur un CRS que pour examiner le cas de toutes ces violences policières. Drôle de démocratie où l’égalité devant la loi n’est qu’une parole en l’air !

Quant à ce Grand débat, censé être un intense moment de vie démocratique, il a immédiatement tourné à la mascarade : Macron et ses ministres viennent y faire le show en pré-campagne européenne. On sait déjà que la grande comédie évitera soigneusement les sujets centraux comme les salaires, l’impôt sur la fortune ou les subventions versées par dizaines de milliards chaque année aux grandes entreprises. Pas touche à tout ce qui pourrait porter atteinte aux grands patrons, aux plus riches !

Les Gilets jaunes ont gratté le vernis de ce système politique pourri dans lequel les pantins qui gouvernent ne le font que pour protéger l’intérêt de la petite clique des riches qui possèdent les plus grandes entreprises. Cette caste de privilégiés qui n’a rien à envier à ceux de 1789.

La vraie démocratie, elle est entre nous

Les Gilets Jaunes posent la question de ce que pourrait être une vraie démocratie en commençant par organiser des contre-débats. Tous les jours, partout dans le pays, sur les ronds-points, dans des réunions ou des assemblées générales et même sur les réseaux sociaux, on y discute de l’état du mouvement mais aussi de tous les sujets qui traversent la société.

Au fil de ces trois mois de lutte, les Gilets jaunes se sont organisés collectivement dans la lutte pour faire émerger des revendications communes et les faire entendre dans la rue sans attendre pour cela d’être appelés à mettre un bulletin dans une urne tous les 3 ou 5 ans.

Pour aller plus loin, il faudra s’en prendre directement au grand patronat qui possède et dirige les industries, les médias, les banques… Passer des débats à la base à de véritables contre-pouvoirs, des coordinations démocratiques où nous, les salariés de l’industrie, des transports, des services publics, rejoindrons nos camarades en gilets jaunes. C’est en s’attaquant à nos exploiteurs communs que nous nous donnerions les moyens de faire appliquer les mesures décidées collectivement.

Les Gilets jaunes n’ont attendu personne pour prendre leurs affaires en main, rejoignons-les !

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