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Éditorial des bulletins d’entreprise de l’Étincelle du 8 juin 2020

Police, Macron, Castaner… patrons : ils nous empêchent de respirer !

Depuis plus d’une semaine et malgré les interdictions, des manifestations regroupent partout des dizaines de milliers de jeunes qui dénoncent les violences policières. Tous font le lien entre la mort à Minneapolis de George Floyd, étouffé par un flic raciste et celle, ici, d’Adama Traoré en 2016, lui aussi mort entre les mains des flics. Le 30 mai, des manifestations, importantes également, avaient regroupé des sans-papiers pour exiger leur régularisation. Ça barde dans les rues... et Macron préfère se taire, confiné à l’Élysée !

Jeudi dernier, on découvrait que, dans un groupe Facebook de près de 8 000 personnes, des policiers et des gendarmes se lâchent à grand renfort de publications racistes et sexistes. Dans un podcast mis en ligne par Arte Radio, on peut entendre un policier noir de Rouen rapporter les propos racistes et même fascistes que profèrent six de ses collègues sur une boucle WhatsApp. Mais le gouvernement prétend toujours que les États-Unis n’ont rien de commun avec la France : selon lui, ici, la police protégerait la population et si quelques agents se révèlent coupables de racisme, ce ne sont que des brebis galeuses que l’institution expulse avec vigilance… Tu parles !

Des deux côtés de l’Atlantique

Aux États-Unis, le racisme est hérité de l’esclavagisme et le capitalisme s’y est bâti sur les fortunes qu’il a permises. Mais est-ce différent d’ici, où le racisme est le stigmate du colonialisme français en Afrique et ailleurs, mais aussi de l’esclavage aux Antilles ? Comment oublier que l’esclavage aux Amériques était alimenté par les bourgeois de Bordeaux, La Rochelle ou Saint-Malo qui enlevaient des esclaves en Afrique pour les vendre là-bas ?

Des deux côtés de l’Atlantique, la police a le même rôle : faire respecter « l’ordre », c’est-à-dire empêcher toute remise en cause par « ceux d’en bas ». Et, puisque les capitalistes s’appuient sur les idées racistes ou sexistes pour opposer les travailleurs les uns aux autres, quoi de plus normal que ces idées puantes se retrouvent en version concentrée dans les commissariats ?

Les politiciens cherchent à calmer le jeu…

Aux États-Unis, les politiciens du Parti démocrate tentent de détourner la colère des manifestants vers un vote anti-Trump en novembre prochain. Mais, avec l’impact de la crise du Covid-19 et le chômage massif, pas sûr que les vieilles recettes fonctionnent. La maire de Washington, une démocrate noire, a rebaptisé une place « Black Lives Matter » (les vies noires comptent), mais des manifestants lui ont répondu qu’ils auraient préféré une baisse du budget de la police et une hausse des budgets sociaux !

Les violences policières sont le pendant répressif de la violence que représentent les licenciements, le chômage et la pauvreté. La crise sanitaire a tout aggravé et a amplifié la colère qui s’exprimait dans les rues depuis deux ans et demi en France, depuis des mois un peu partout dans le monde, d’Alger à Santiago en passant par Hong Kong et Tripoli au Liban. Aujourd’hui, cette colère envahit les rues de toutes les villes des États-Unis et c’est un immense espoir pour les opprimés du monde entier.

… Pas sûr que ça marche !

Partout, les jeunes ont montré qu’ils faisaient le lien entre la violence des flics et celle que représentent l’exploitation et la misère.

Alors, il faut suivre les jeunes ! Et ne pas hésiter à « coaguler » les colères, contre le racisme, mais aussi contre toutes les violences imposées aux travailleurs, contre l’état des hôpitaux délaissés par les budgets, contre les licenciements financés par les milliards distribués par l’État. Les manifestations actuelles imposeront peut-être des condamnations de policiers, et des expulsions de « brebis galeuses », voire, aux États-Unis, des restructurations de la police comme cela vient d’être décidé à Minneapolis, mais elles peuvent aussi être le début d’une lutte pour une autre société, débarrassée du capitalisme, de ses violences racistes et sociales.

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