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Déconfinons-nous ! Par la lecture

Quatre jours de rage

Kris Nelscott

24 mars 2020 Article Culture


Editions L’Aube noire, septembre 2019 24,90 euros (téléchargeable à 15,99 euros).


Partons à Chicago, dans la moiteur chaude de septembre 1969, sur les traces de Smokey Dalton, privé afro-américain et héros de la série de polars de Kris Nelscott (pseudonyme de Kristine Kathryn Rusch, auteure contemporaine). Ces polars parus en France dans les années 2000 ont été réédités en 2018-2019 et le dernier, Quatre jours de rage date de l’automne 2019. Pour ceux qui connaissaient la série, c’est un plaisir de retrouver l’univers de Nelscott et de se plonger dans les Etats-Unis des luttes, pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam. Pour les autres, c’est une chance de commencer par le dernier ou de s’attaquer à la série complète (Y en aura-t-il d’autres !).

Le premier opus, La route de tous les dangers, emmenait à Memphis en 1968, au moment de l’assassinat de Martin Luther King, dont le héros était un ami d’enfance. A partir de là, la cavale pour fuir le FBI commence pour Smokey Dalton, qui a pris sous son aile Jimmy, jeune garçon abandonné, témoin de l’assassinat et recherché pour cette raison. Les autres opus font vivre, à Chicago puis dans l’est, les débuts des Black Panthers, la Convention Démocrate puis la lutte contre la guerre du Vietnam et l’activisme des Students for a Democratic Society, et leur fraction violente The Weathermen.

Dans le dernier ouvrage, retour à Chicago alors que la ville bouillonne car le procès de huit personnes accusées de complots suite aux émeutes lors de la convention démocrate commence, que des manifestations ont lieu, plus ou moins violentes (les Weathermen ont promis des « jours de rage ») et que des meurtres racistes ont lieu. C’est dans ce contexte d’ébullition que Smokey, qui ne rêve que de se fondre dans la masse, découvre en faisant son travail d’inspecteur d’immeubles pour la compagnie Sturdy, des cadavres emmurés dans une cave.

Cette nouvelle intrigue met en lumière les victimes anonymes et oubliées de l’histoire violente des Etats-Unis… mais aussi la corruption omniprésente à Chicago, le racisme quasi institutionnel d’une police qui tue de jeunes noirs impunément (cela rappelle quelque chose). Et Smokey, témoin de tout cela mais voulant faire profil bas, se débat avec ses problèmes de conscience. L’intrigue « policière », vous l’aurez compris, est secondaire dans les romans de Nelscott, ce qui prévaut est la description minutieuse, très cinématographique, d’une époque, de l’Amérique « black », de ses combats, du racisme et de ses personnages attachants.

Liliane Lafargue

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