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Accueil > Éditos de bulletins > 2018 > mai > 8

On va pas s’laisser faire !

« Cheminots en colère, on va pas s’laisser faire ! » scandaient les grévistes parisiens rassemblés lundi 7 mai à la gare Montparnasse et à la gare du Nord. Ces manifestations, qui ont duré toute l’après-midi malgré les coups de matraques et de gazeuses des flics, ont envoyé un message clair : pas dupes des manœuvres engagées par le Premier ministre, les cheminots continuent la grève pour le retrait du « pacte ferroviaire ». En ce début de mois de mai, aucun des foyers de contestation de la politique patronale du président des riches ne s’est éteint, au contraire.

On ne négocie pas un recul social

En rencontrant les syndicats le 7 mai, Édouard Philippe annonçait « une main tendue mais ferme ». Un rond de jambes à destination des dirigeants syndicaux qui se sont précipités à ce rendez-vous d’où il ne pouvait rien sortir de positif pour les cheminots. Des grévistes l’avaient bien compris et ont confirmé en assemblée générale la revendication de leur mouvement : le retrait du projet de loi sur le ferroviaire.

La direction de la SNCF répète à la veille de chaque arrêt de travail que le mouvement s’essouffle. Mais la méthode Coué a ses limites et chacun peut constater qu’il n’y a pas davantage de trains qui roulent, en tout cas beaucoup moins que de trains annoncés. Au 16e jour de grève, le mouvement tient bon. Les cheminots ne se contentent pas de pseudo-négociations sur des aménagements de détail mais misent sur la force de leur grève pour contraindre le gouvernement à reculer.

Même Macron, même combat !

Cette grève des cheminots reste une épine de taille dans le pied du gouvernement car elle inspire d’autres secteurs. Les manifestations du 1er mai ont été plus nombreuses qu’en 2016, en plein mouvement contre la loi travail. Et la participation de dizaines de milliers de personnes aux défilés du samedi 5 mai a confirmé l’ambiance contestataire, quels que soient les calculs politiciens des organisateurs comme Mélenchon. Pas de doute que de nombreux travailleurs veulent faire sa fête à Macron et à ses commanditaires patronaux, et pas seulement un samedi !

Comme ceux d’Air France, en grève pour des augmentations de salaires, qui viennent de renvoyer dans les cordes un PDG qui se croyait irrésistible, en rejetant massivement sa proposition au rabais. Tous les chiens de garde médiatiques en étaient convaincus : les salariés voteraient bien comme il faut, et seuls ces privilégiés de pilotes soutenaient des revendications excessives… Et patatras ! C’est Janaillac qui dégage.

Tous ensemble contre l’offensive patronale

Macron fait mine d’ignorer la contestation et part le plus loin possible, en Australie ou en Nouvelle-Calédonie, d’où il ânonne qu’il n’y a pas de « convergences des luttes ». En même temps, comme il en a peur, il envoie ses flics dans la rue contre les manifestants, dans les gares contre les grévistes et dans les facs contre les étudiants. Mais ce ne sont pas les CRS qui font rouler les trains ou qui corrigent les examens. Et ce ne sont pas non plus les CRS qui trouveront une place à l’université pour les dizaines de milliers de bacheliers des classes populaires qui seront laissés sur le carreau par ParcourSup.

Les raisons de la colère sont de plus en plus nombreuses et la contestation pourrait encore monter, encouragée par la grève déterminée des cheminots. C’est le moment d’étendre le mouvement et d’amener la note à Macron, le fidèle exécutant des politiques du grand patronat, afin d’inverser le rapport de forces. Les occasions ne manquent pas : le 14 mai une « journée sans cheminots », le 15 mai une « marée blanche » dans la santé, le 16 mai un appel à la grève des salariés d’universités, le 22 mai une grève nationale de la Fonction publique… Le calendrier avancé par les directions syndicales est, disons, riche mais éclaté. La participation massive de travailleurs de tous les secteurs, public ou privé, réunis en grève et dans la rue pourrait y remettre un peu d’ordre !

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