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Accueil > Éditos de bulletins > 2015 > novembre > 23

On ne peut vivre tranquille dans un monde barbare

Les attentats du 13 novembre à Paris, commandités par Daech, ont tué aveuglement 130 personnes et fait plus de 300 blessés parmi des gens qui se trouvaient à un concert, un match ou à une terrasse… Depuis, un autre groupe terroriste islamiste a fait 19 morts dans un hôtel de Bamako, capitale du Mali, tandis que Bruxelles vit depuis plusieurs jours littéralement en état de siège, sous la menace d’un attentat qui serait commandité par les mêmes qu’à Paris. Nombreux sont ceux qui, en France et dans le monde entier, ont tenu à exprimer émotion et solidarité avec les proches des victimes de ces actes barbares qui ne peuvent que soulever horreur et indignation.

Ces dernières semaines, Daech a aussi fait 224 morts dans l’explosion d’un avion russe et, jeudi 12 novembre, 43 morts à Beyrouth. Par-delà l’émotion légitime, il ne faut pas oublier que les premières victimes de Daech sont les populations musulmanes forcées de vivre sous sa dictature.

Rappelons aussi que les terroristes islamistes sont les enfants des puissances occidentales qui, pour maintenir leur ordre, ont favorisé les courants intégristes.

Bachar El-Assad, quant à lui, a grand ouvert les portes des prisons syriennes pour libérer les islamistes, mais aussi les truands, dont il avait besoin pour écraser le début de révolution populaire. Et même s’il a bombardé la population syrienne, les grandes puissances sont en train de se rabibocher avec lui.

Protégés par nos va-t-en-guerre ?

Le terrorisme en Afrique, qui vient de frapper à Bamako, est le fruit de l’intervention française en Libye puis dans le Sahel. En 2001 « il y avait un foyer de terrorisme. Aujourd’hui il y en a une quinzaine. Nous les avons multipliés », explique De Villepin, ex-ministre des Affaires étrangères de Chirac, un spécialiste ! Derrière les dictatures, derrière les bombardements (et combien de victimes civiles qui créent dix fois plus de vocations djihadistes), il y a la volonté des grandes puissances de maintenir les peuples dans la servitude, au Moyen-Orient riche en pétrole comme dans le monde entier. Vendredi 13 novembre, cette barbarie nous a rattrapés.

Protégés par ceux qui nous attaquent ?

En France, de Hollande à Le Pen en passant par Sarkozy, c’est à qui prétend le mieux nous « protéger ». Mais comment croire à la sollicitude de ceux qui, ici, multiplient les attaques contre les travailleurs ? Ont-ils cherché à « protéger » les travailleurs d’Air France contre leur patron licencieur ? A-t-on vu Valls prendre des accents guerriers pour dénoncer un patronat avide de réduire les droits des travailleurs ?

Des lois d’exception pour nous museler

Hollande a instauré l’état d’urgence et ses lois d’exception pour trois mois. Il a annoncé 600 millions de rallonge budgétaire pour recruter 5 000 policiers, 2 500 gardiens de prison, 1 000 douaniers et maintenir les effectifs de l’armée. Et, si Hollande a félicité les personnels hospitaliers pour leur mobilisation au secours des blessés, il n’a pas renoncé à supprimer 22 000 emplois hospitaliers ! Le « pacte de sécurité » ne vaut pas pour la santé.

Par contre, c’est l’occasion de faire passer des lois qui serviront d’abord contre les travailleurs et tous les contestataires. Qui servent déjà ! Le gouvernement en a profité pour interdire les manifestations, celles autour de la COP 21 comme les manifestations syndicales ou de solidarité avec les migrants. Heureusement, les militants associatifs et d’extrême gauche ont bravé l’interdiction et la manifestation de solidarité prévue hier à Paris a eu lieu. Et bien d’autres braveront l’interdiction autour de la COP21.

En effet, ne nous laissons pas intimider

Il paraît, à en croire Hollande, que nous devons vivre comme avant, aller au spectacle, au bistrot… Pour montrer, nous dit-on, que les terroristes n’ont pas gagné.

Alors oui, continuons à vivre, mais pas seulement en allant au spectacle ou au bistrot ! Continuons à revendiquer, à lutter, à faire grève, à manifester ! Pour montrer à tous ces politiciens qu’eux non plus n’ont pas gagné !

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