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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 120, juin-juillet-août 2018 > DOSSIER : Mai 1968 dans le monde – II

DOSSIER : Mai 1968 dans le monde – II

Novembre 1968 à l’Université d’État de San Francisco, le Front de libération du Tiers-Monde

Mis en ligne le 14 juin 2018 Convergences Monde

À l’Université d’État de San Francisco, à la fin de 1968, le Third World Liberation Front – TWLF, le front de libération du Tiers-Monde – organisa des grèves contre l’administration du campus. À l’origine de ces grèves, un large front d’étudiants de couleur : organisations étudiantes de Chicanos, de Noirs, de Chinois, de Philippins et d’Amérindiens, toutes étaient partie prenante. Alors que le programme d’étude du système scolaire californien était entièrement centré sur les racines européennes, elles exigeaient que soient mis en place des programmes d’études tournés vers d’autres peuples.

Le TWLF concevait son combat comme s’intégrant dans la lutte du Tiers-Monde contre la domination de l’impérialisme américain qui non seulement faisait la guerre dans des pays comme le Vietnam, mais aussi sur son propre territoire, à travers l’oppression des peuples de couleur. Les étudiants organisèrent diverses actions, comme des sit-in, pour réclamer l’ouverture de cursus d’études ethniques. Elles voulaient aussi que l’Université cesse de couvrir de son prestige académique le Selective Service office, l’agence gouvernementale en charge de la conscription pour le Vietnam. Le TWLF contraignit le Président de l’Université, John Summerskill, à démissionner. Ce n’était qu’une concession provisoire puisque les nouveaux administrateurs n’avançaient aucun plan pour faire droit aux demandes du TWLF.

Après des mois de grève, le 6 novembre 1968, étudiants et membres du corps enseignant gagnés à leur cause entamèrent la plus longue grève étudiante de l’histoire des États-Unis puisqu’elle dura jusqu’au 21 mars 1969. Piquets d’information, actions plus directes pour bloquer les accès au campus, mais aussi rassemblements et groupes de discussion : les moyens d’action étaient variés. La grève dut faire face à une répression sévère de la part de la police, en particulier un ratissage au cours duquel 450 manifestants furent arrêtés. La grève paralysa le déroulement des cours sur le campus et a fini par faire fermer l’Université.

À la fin de la grève, en mars 1969, l’Université accepta les demandes du TWLF. Cela donna naissance à la School of Ethnic Studies, l’école d’études ethniques, une première dans les universités américaines. Cela permit aussi d’augmenter le nombre d’enseignants noirs. Les étudiants ont également joué un rôle majeur dans l’embauche d’un nouveau corps enseignant pour les études ethniques. Il y a aujourd’hui des centaines de départements d’études ethniques à travers le pays.

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