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La situation aux États-Unis, au 7 juin 2020

Nous sommes à la croisée des chemins : vers quoi nous diriger ?

Extraits de l’éditorial de Speak Out Now du 7 juin 2020

8 juin 2020 Article Monde

Extraits, traduits en français, de l’éditorial de Speak Out Now du 7 juin 2020. (Pour l’éditorial en anglais, voir sur le site de Speak Out)


Cela fait deux semaines que nous sommes des centaines de milliers à manifester contre le meurtre raciste de George Floyd, exécuté par un policier de Minneapolis. Les manifestants sont sortis dans la rue à toute heure de la journée dans 50 États et dans plus de 700 villes. Et ce mouvement a suscité des rassemblements de solidarité dans de nombreuses grandes villes partout dans le monde.

[…] Avec le confinement, des dizaines de millions de travailleurs ont perdu leur emploi et les économistes vont jusqu’à supposer que 40 % d’entre eux ne retrouveront pas leur travail, quand bien même la situation économique s’améliorerait. De nombreuses personnes ont perdu leur assurance santé et doivent encore payer les factures. La population noire est plus vulnérable face au virus du fait de taux élevés de comorbidité et avec peu ou pas d’assurance santé. Sans compter que cette population travaille dans les secteurs essentiels, étant ainsi plus exposée que d’autres secteurs de la population. Beaucoup vivent dans des appartements exigus, facilitant la propagation du virus. Enfin, son taux de chômage a augmenté de façon spectaculaire. La seule autre population qui ait été autant touchée a été les natifs américains qui vivent dans les réserves.

C’est à ce moment que la vidéo du meurtre en plein jour, et devant témoins, de George Floyd est devenue virale en quelques jours. Toute cette colère contenue, toutes ces semaines coincées à la maison, avec l’inquiétude d’attraper le virus et de la crise économique, toute la peur de l’avenir, auxquelles il faut ajouter ce racisme systémique issu de l’esclavage, tout cela s’est combiné pour exploser dans la rue.

Deux semaines plus tard, où en sommes-nous ? Et où allons-nous ? Nombreuses sont les personnes qui font un lien entre ces crises successives. Nombreux sont ceux qui en concluent que la responsabilité en incombe à ceux qui ont les richesses et le pouvoir politique. Mais comment changer cela ? Que devrions-nous faire ?

Après plusieurs jours de silence, les politiciens du Parti démocrate ont commencé à se propulser à la tête du mouvement, pour le canaliser dans la voie habituelle. Ils proposent des commissions pour étudier le problème et de nouvelles lois pour stopper la violence policière. Ils avancent que le plus important pour les manifestants, c’est d’aller voter pour eux en novembre. Rien de neuf !

Mais nous n’avons pas besoin de nouvelles commissions ou de nouvelles lois pour réformer la police. Car la police a un rôle unique dans cette société : défendre l’ordre et la propriété des 1 % qui nous gouvernent. Et bien qu’il soit tout à fait compréhensible de vouloir dégager Trump et les républicains, il ne faut pas se leurrer en pensant que le problème sera résolu en allant voter. Ceux qui sont élus vont prendre la responsabilité du même système, quoi qu’ils et elles disent pendant leurs campagnes.

Donc à nous de continuer à nous organiser, à exercer cet immense pouvoir qui consiste à nous défendre nous-mêmes. Quand la pandémie est arrivée, ce sont les travailleurs de la santé, de la distribution, des transports et de la livraison qui ont défendu leur santé et pris les précautions sanitaires, pour eux et pour les autres. Et si finalement le chef de la police de Minneapolis et les politiciens ont arrêté et inculpé les quatre policiers impliqués dans l’assassinat de George Floyd, c’est parce que nous sommes sortis par dizaines de milliers dans les rues. […] Il va falloir se battre contre les expulsions, contre les coupes budgétaires déjà prévues, contre les licenciements et les baisses de salaire. Et il ne suffira pas de se défendre contre leurs attaques.

Il va falloir se débarrasser de ce système organisé contre la majorité de la population. Nous pourrions alors bâtir une nouvelle société, où les besoins de chacun seraient garantis. Ce futur-là, c’est à nous d’aller le chercher.

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