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DOSSIER : Municipales, le mythe de l’élection et de la gestion démocratiques

Municipales, le mythe de l’élection et de la gestion démocratiques

Mis en ligne le 17 janvier 2008 Convergences Politique

La préparation des élections municipales de mars prochain bat son plein. Les grands partis politiques, et peut-être plus encore les ambitions personnelles, calculent leurs alliances, mésalliances ou autres « primaires » . À gauche comme à droite.

À Bordeaux, Juppé cherche à se démarquer de Sarkozy qui avait fait dans la ville moins de voix que Royal. À Paris les derniers partisans du Modem de Bayrou préfèrent tenter leurs chances du côté de l’UMP. À gauche la guéguerre se mène avant tout au niveau des états-majors du PS et du PC, accessoirement des Verts. La direction du PS a l’intention de faire la guerre au PC dans 7 des 35 villes de plus de 20 000 habitants encore détenues par ce dernier. Le PS aurait pu lui en contester plus de 30 si « nous nous étions basés sur les élections présidentielles et législatives » , se justifie un dirigeant socialiste.

Au-delà de cette course aux postes, l’enjeu est surtout national.

Le résultat sera un test de la popularité (ou impopularité !) de Sarkozy, après presque un an de présidence, ou comme le signe d’une remontée (ou pas !) de la gauche et surtout de sa première composante, le Parti socialiste.

Quand le mouvement ouvrier révolutionnaire était plus fort, il lui est arrivé de conquérir des mairies de villes ouvrières. Il les considérait comme des bastions pour organiser les luttes, promouvoir les Bourses de travail…. Il ne craignait pas de prendre le risque de voir ses maires révoqués par les préfectures. Mais la gestion municipale, à proprement parler, a été pour les partis ouvriers réformistes l’un des facteurs d’intégration à l’appareil politique bourgeois.

Nous sommes loin de cette époque. Le Parti socialiste est depuis longtemps un des partis de gouvernement de la bourgeoisie. Le Parti communiste, même s’il a encore (mais de moins en moins) quelque implantation dans les entreprises et un électorat populaire, se considère lui-même comme un parti de gestionnaires revendiquant y compris sa part de participation au pouvoir. Ayant perdu l’essentiel de sa base militante et de l’influence qu’il avait dans la classe ouvrière par le biais de la CGT, la gestion de quelques grandes municipalités ou d’un conseil général (celui de Seine-Saint-Denis que le PS compte lui rafler aux prochaines cantonales) est devenu le mode essentiel d’existence de son appareil.

Quant aux mairies, celles des villes de plus de 20 000 ou 30 000 habitants, elles sont de gros appareils de gestion, brassant, sous contrôle étroit de l’État, des budgets qui dépassent, et de loin, les finances des partis (140 millions d’euros pour une seule ville de 90 000 habitants, Montreuil, alors que le budget national officiel du PC est de 32 millions ; 7 milliards d’euros pour le budget de Paris contre 48 millions pour celui du PS). Une ville de 40 000 à 100 000 habitants emploie 1 500 ou 2 000 salariés, voire plus, et Paris en emploie 40 000.

Courroies de transmission de l’État auprès de la population bien plus qu’émanation d’elle, les mairies sont des parcelles de pouvoir dont les politiciens de gauche sont tout aussi friands que ceux de droite, et qui leur servent aussi de tremplin pour la conquête des postes gouvernementaux, où les uns comme les autres mènent fondamentalement la même politique de défense des intérêts de la bourgeoisie.

Si bien que pour les travailleurs, les élections qui se préparent ne peuvent qu’être l’occasion d’exprimer leur exaspération face à la politique anti-ouvrière du gouvernement en même temps que leur méfiance de la gauche. Au moins là où seront présentes des listes ouvertement révolutionnaires pour le dire. Un des problèmes soulevés par ce dossier.

Le 11 janvier 2008

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