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Éditorial de l’Étincelle du 1er avril

Mourir d’abord, revendiquer ensuite ?

En déplacement à Angers, Macron a de nouveau fait une promesse pour répondre à la pénurie : porter à 15 millions la production hebdomadaire de masques en France… d’ici fin avril ! Ce qui est bien loin des 40 millions de masques nécessaires, 2 millions par jour rien que dans les Ehpad. Pour fabriquer masques, respirateurs et médicaments en France, Macron promet 4 milliards d’euros. À comparer aux 345 milliards garantis aux patrons !

Encore des promesses

Cela s’ajoute à la longue liste de promesses gouvernementales. Macron avait promis en grande pompe un hôpital militaire à Mulhouse. Résultat : 30 lits de réanimation. Olivier Véran, ministre de la Santé, avait déjà promis des masques, après avoir affirmé qu’il y en avait assez. Visiblement, il n’a pas assez promis, Macron en rajoute donc une couche.

Sur le terrain, la situation continue d’empirer : des services de réanimation saturés, le Samu débordé, les morts qui s’accumulent dans les hôpitaux et les Ehpad. Des travailleurs mal protégés, soignants ou non, sont mis en danger et deviennent vecteurs de propagation du virus. Les hôpitaux en sont à faire des appels aux dons.

Aux petits soins avec les patrons

On voudrait nous faire croire que dans une grande puissance capitaliste comme la France on ne peut pas régler le problème de la fourniture en masques ou en respirateurs. La vérité est que le gouvernement ne veut rien imposer aux industriels.

Le patronat est choyé : 345 milliards d’euros de garanties pour les entreprises, la possibilité d’imposer le déplacement d’une semaine de congés, et même de faire travailler jusqu’à 60 heures hebdomadaires !

S’il en avait la volonté, l’État aurait la possibilité d’imposer aux grandes entreprises la réquisition des stocks de matériel nécessaire disponible, la réorientation de la production vers les besoins vitaux pour lutter contre l’épidémie, l’arrêt des productions inutiles.

On mérite mieux que des applaudissements

Dans les hôpitaux, cela fait des années que les grèves dénoncent une possible catastrophe à venir à cause du manque de moyens. Le gouvernement continue à faire la sourde oreille. Les industries qui veulent continuer de produire n’ont pas trop de mal à se faire passer pour « vitales ». Pire, elles s’offrent des coups de pub, comme PSA et Renault qui prétendent mettre en place une petite production de respirateurs médicaux, avec comme objectif de relancer la production automobile dans son ensemble. C’est aux travailleurs de déterminer quelle production est vitale, et non aux patrons pour qui seuls les profits sont vitaux. C’est aussi aux salariés d’imposer qu’ils soient suffisamment protégés dans ces activités vitales.

Les entreprises sont des foyers de contamination

Dans bien des secteurs des travailleurs ont utilisé leur droit de retrait et ils ont raison. Les entreprises sont des foyers de contamination. En revendiquant l’arrêt de l’activité, ils défendent leur santé et celle de toute la population. Les travailleurs doivent aussi avoir des garanties :

  • interdiction des licenciements et des suppressions de postes ;
  • embauche des intérimaires et des CDD ;
  • maintien du salaire à 100 % primes comprises durant le confinement ;
  • si des petites entreprises ne peuvent pas payer, c’est aux grandes de payer à leur place.

Bien des travailleurs sont choqués qu’on les fasse revenir au travail en leur promettant des équipements de protection alors que les hôpitaux en manquent. Il faut pouvoir inventorier les stocks disponibles dans les entreprises et permettre leur réquisition pour les hôpitaux, quitte à faire arrêter la production.

De l’issue de la lutte actuelle pour la santé de la population dépend aussi la position dans laquelle le monde du travail sera quand le gouvernement nous présentera la facture de sa gestion de crise.

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