« Moi mon colon celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 ! » (Georges Brassens)
Le général Thierry Burkhard, le nouveau chef d’état-major des armées qui a pris ses fonctions cet été, a fait une virile déclaration, d’abord devant la haute hiérarchie militaire, puis devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale : le défi de l’armée aujourd’hui c’est de « gagner la guerre avant la guerre ». Cette nouvelle doctrine militaire consisterait à « mener la lutte dans le champ informationnel » et de combattre les « ingérences numériques étrangères ». Bref, utiliser Internet, les réseaux sociaux, l’informatique, les espions numériques, les drones et autres satellites pour connaitre les points faibles de l’ennemi avant le déclenchement d’un conflit, conflit qui ne serait plus qu’une simple formalité, la guerre étant déjà gagnée. Mais à sa place on se méfierait. D’abord parce que « l’ennemi » risque d’appliquer la même technique, ensuite parce que, dans le passé, les brillantes théories stratégiques de nos militaires ont toutes tourné au fiasco. Vers l’armée de métier, livre publié par le colonel Charles de Gaulle en 1934, n’a pas empêché la débâcle de juin 1940, pas plus que « la guerre psychologique », déployée par les théoriciens militaires au Vietnam, puis en Algérie, n’ont empêché ces deux pays de mettre fin à la présence française en battant son armée. Et il en est de même aujourd’hui avec l’opération Barkhane au Sahel. Pour nous, en matière militaire, une seule doctrine : « Guerre à la guerre, à bas l’armée ! »