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Des films

Même la pluie

Mis en ligne le 15 juin 2011 Convergences Culture

Même la pluie, de Icíar Bollaín, avec Gael García Bernal

Sorti en salles en janvier dernier. Parution du DVD début juin.


Face à face imprévu lors de la bataille pour l’eau en Bolivie

Ce film de la comédienne et réalisatrice espagnole Icíar Bollaín, décrit une équipe de cinéma, emmenée par un jeune réalisateur, débarquant en Bolivie pour utiliser les paysages comme décor… et transformer à peu de frais en figurants les Indiens du lieu. Le projet consiste à dépeindre l’histoire de la conquête espagnole de l’Amérique, sous l’angle des deux premiers opposants au sein de la colonie : Montesinos puis Las Casas, les prêtres qui s’élevèrent contre l’asservissement des autochtones. L’intention est généreuse et le réalisateur apparaît plein d’empathie… pour les Indiens de jadis.

Mais les figurants délaissent régulièrement leurs habits de scène pour se consacrer à la lutte contre la privatisation de l’eau, y compris l’eau de... pluie.

L’opposition entre les deux mondes, celui des cinéastes et des figurants, est flagrante. De violentes manifestations parties des bidonvilles viennent bousculer l’ordre établi, jusqu’au cœur de la ville. Entre deux manifestations ou arrestations, l’un de ces révoltés tient un rôle irremplaçable dans le film. La fin du tournage apparaît dès lors fortement compromise.

Le parallèle entre la résistance des Indiens de jadis et celle d’aujourd’hui, n’est pas dénué d’originalité. Au fil de ces évènements, nous voyons les différents protagonistes changer d’attitude. Chacun voit sa vie bousculée par cette lutte de classe. Le porte-parole des Indiens s’adresse au producteur du film : oui, la lutte est dure, les conséquences pour nos familles peuvent être terribles mais « on n’a pas le choix ». De son côté, le réalisateur fera le sien : terminer le film à tout prix pour témoigner de l‘horreur d’une colonisation datant de plusieurs siècles et non s’insurger contre celle d’une réalité sociale toute proche de lui.

Un beau film qu’il faut voir et faire voir.

Dimitri DANTEC

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Numéro 76, juin-juillet 2011

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