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Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > octobre > 5

Macron champion du « séparatisme » social !

Vendredi dernier, Macron a présenté son plan contre « les séparatismes », ou plus exactement un seul, « le séparatisme islamique », sous prétexte de cibler « l’islam radical ». Sous de faux airs de défenseur de la laïcité, son discours reprend une démagogie raciste, dont l’extrême droite se fait le porte-drapeau depuis plusieurs années, visant spécifiquement les musulmans et plus généralement ceux qui le sont ou sont supposés l’être, les immigrés et leurs familles. D’un côté, Macron compte siphonner quelques voix au RN de Marine Le Pen et à la droite aux prochaines élections. De l’autre, il espère par ces sujets réactionnaires reléguer au second plan l’actualité sociale et sa propre désastreuse gestion de la crise sanitaire.

Les valeurs de sa République ?

Alors que l’on recense plus de 12 000 nouveaux cas de Covid par jour, que les plans de licenciements s’enchaînent dans les entreprises et qu’il y a déjà plus de six millions de chômeurs, « le problème, c’est le séparatisme islamiste » pour Macron. À cela, il veut opposer un « Islam des Lumières » encadré par les institutions étatiques et compatible avec les « valeurs » de la République française dont il vient de célébrer les 150 ans. Cette même République, baignée dès sa naissance dans le sang des communards, les ouvriers parisiens révoltés de 1871, collaboratrice sous Vichy, perpétrant massacres et torture pendant huit ans de guerre en Algérie. C’est derrière la banderole de ce même « patriotisme républicain » et au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste que Hollande a lancé ses interventions militaires en Afrique. Or ce sont précisément la misère et la violence semées par ces guerres impérialistes qui créent le terreau pour le développement de groupes extrémistes violents, qu’ils soient religieux ou non.

La ségrégation sociale

Le véritable séparatisme est social et il est orchestré par le haut. Les riches ont leurs beaux quartiers, leurs cliniques et écoles privées souvent religieuses et réservées à la bourgeoisie comme le lycée jésuite où Macron a fait ses études : 17 % de l’enseignement primaire et secondaire est assuré par des établissements catholiques privés. Pour les pauvres : les suppressions de postes dans les écoles et les hôpitaux, le manque de transports publics, les fermetures d’entreprises et le chômage… autant de raisons qui expliquent l’enclavement de ces zones « ghettoïsées », la misère de leur population et tous les problèmes qui en découlent naturellement. En réalité, les gouvernements successifs se fichent de la situation réelle des quartiers populaires pour la simple raison qu’ils en sont coupables. Et quand Macron parle d’y « assurer une présence républicaine en bas de chaque tour », c’est pour y mettre plus de policiers pour harceler, tabasser voire tuer. Ceux qui ont pris la rue pour dénoncer cela l’été dernier, lors des manifestations pour Adama Traoré tué par la police, ont été taxés de dangereux « séparatistes », alors que l’on a rarement vu des manifs aussi mixtes.

Contre leur sale démagogie, voyons rouge !

Alors que le gouvernement manie sa rhétorique raciste et réactionnaire pour stigmatiser une partie de la population et tenter de diviser le monde du travail, ses choix dans la lutte contre l’épidémie sont des choix de classe.

Des centaines de lits d’hôpitaux ont été fermés et aucun moyen supplémentaire n’est mis à la disposition des hospitaliers.

Les petits cafetiers protestent quand on ferme leur boutique sans les indemniser, mais le gouvernement préfère donner des milliards au patronat qui licencie (Airbus, Renault, Air France…). Et nous passons la journée sans véritable distanciation dans les usines et bureaux, les principaux clusters du pays ; nous sommes entassés dans les bus et métros et nos gosses le sont dans des classes à 35 élèves, faute de locaux et d’embauche.

Démagogie raciste des gouvernants et mesures anti-ouvrières des capitalistes sont deux faces d’une même pièce que nous devons combattre ensemble.

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