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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 9, mai-juin 2000 > La révolte du mammouth

La révolte du mammouth

Lot-et-Garonne : comment les lycées professionnels se sont mobilisés

Mis en ligne le 1er juin 2000 Convergences Politique

La publication du projet de statut en décembre avait permis aux militants de la CGT (minoritaires face à ceux du SNETAA) de commencer à alerter leurs collègues sur ce qui se préparait. Mais le mouvement ne démarra que le 3 février, avec l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-FEN à une grève nationale, mobilisant 40 à 50 % des quelques 250 professeurs du département. Pour arriver à cela, il avait fallu convaincre des collègues lassés des journées de grève sans lendemain.

L’AG regroupa une cinquantaine d’enseignants. Elle permit d’inciter la majorité des présents à se tourner vers les profs d’atelier, peu mobilisés, car ne percevant de la réforme qu’une simple réduction de leur temps de travail.

Pendant les vacances de la zone Paris-Bordeaux, les directions nationales des syndicats membres de l’intersyndicale se contentèrent d’un communiqué très en retrait par rapport au mouvement, alors même que des grèves reconductibles démarraient en bien des endroits. Ce n’est que la veille au soir de la manifestation appelée par la Coordination nationale le 6 mars que la direction nationale de la CGT appela à la grève reconductible !

La mobilisation fut plus forte que le 3 février. Mais il fallut les jours suivants contrecarrer l’influence du SNETAA qui cherchait à démobiliser. Théoriquement reconductible, la grève fut surtout effective pendant les temps forts. Ainsi le 14 mars, à l’initiative de l’AG, les grévistes occupèrent le péage de l’autoroute, avant de monter à un rassemblement à Bordeaux, qui se transforma en manifestation et fit convergence avec des hospitaliers en lutte !

Ce sont ces initiatives, les innombrables discussions en AG tant locales que départementales, les actions menées qui ont fini par convaincre des professeurs d’atelier ou de sections spécialisées, ainsi que le milieu SNETAA, de se joindre au mouvement.

Le 16 mars, plus de 1000 personnes se retrouvèrent en manifestation à Agen (un gros score !). Mais à l’AG du soir, les représentants FEN et CFDT déclarèrent que la montée nationale à Paris appelée par la Coordination nationale et la CGT le 21 mars ne rencontrait aucun écho sur leurs lycées… Et la direction CGT elle-même, malgré l’implication de ses propres militants sur le terrain, s’y prit encore au dernier moment pour battre le rappel, payer le train, comme si elle avait hésité avant de se jeter dans la mobilisation, qui devait être l’une des plus importantes (et énergique !) des professeurs de lycée professionnel. La grève nationale de toute l’Education, le vendredi 24 mars, fut également très suivie.

Malgré cela, l’annonce de la démission d’Allègre mit un point final aux journées de grève, de nombreux collègues suspendant leurs actions en attendant de voir ce que Lang ferait. Au retour des vacances, après avoir étudié en détails la « nouvelle mouture » de Lang (reprenant l’essentiel de la réforme Allègre mais signée par une majorité de syndicats) ce fut l’écœurement.

Le Lot et Garonne a eu peu de liens avec la Coordination nationale. En revanche ce sont souvent des militants dans la mouvance de l’extrême gauche, le plus souvent syndiqués, qui ont pris des initiatives et tenté de donner une vie démocratique à ce mouvement et faire pression sur les directions syndicales.

3 mai 2000. J.J. F.

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