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Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > novembre > 30

Leur « sécurité globale » dope nos révoltes !

Face à la loi de prétendue « Sécurité globale », ce ne sont pas moins de 70 manifestations qui ont eu lieu le week-end dernier, rassemblant cent trente mille personnes dans les rues selon la police, probablement bien plus. Un raz-de-marée à Paris, et partout des foules compactes. Des pancartes faites maison : « Pas vu pas pris », « floutage de gueule », ou « on vous voit », « Lallement sent Papon » !

On en a déjà trop vu

Trop, c’était trop. D’abord ce projet de loi osant proposer – article 24 – que les journalistes ou toute autre personne ne puissent plus filmer et montrer les violences policières. Sous prétexte que ce serait malveillant ! Et voilà qu’arrivent les images de flics tabassant de jeunes migrants réfugiés et leur volant leurs tentes place de la République à Paris.

Quelques jours plus tard, celles provenant de la vidéosurveillance du studio d’enregistrement de Michel Zecler, producteur de musique – noir – qui se fait longuement passer à tabac… Quinze minutes de coups et d’insultes racistes. Puis on voit le studio pris d’assaut à coups de grenade lacrymogène, grâce à des voisins éberlués par ce déchaînement de violence, qui ont filmé toute la scène. Face aux mensonges éhontés des policiers sur le déroulement des événements, heureusement qu’il y avait des images !

De « I can’t breathe » à « J’étouffe »…

Tout ce que Macron a su bredouiller, pour répondre à l’indignation générale, c’est que ces images « nous font honte »… C’est pour ça que son gouvernement veut les interdire ! Car ce sont les images qui cristallisent la révolte, comme aux États-Unis avec la vidéo insoutenable de la mort de George Floyd.

Quant au ministre de l’Intérieur, Darmanin, il parle de révoquer les policiers mis en cause, ils seraient déférés devant la justice. Mais c’est pourtant lui qui est à la tête de la chaîne de commandement et continue à défendre son projet de loi qui leur assure l’impunité. Fin juillet, il osait affirmer : « Quand j’entends le mot violences policières, je m’étouffe » ! C’est pourtant Cédric Chouviat qui est mort étouffé par les flics en janvier dernier, lors d’un contrôle routier. Sa faute ? Avoir justement voulu filmer son contrôle.

Car ces violences policières n’ont aucun caractère d’exception ou de « bavures »… Elles sont habituelles. On les connaît dans les quartiers populaires, comme le rappelle l’affaire Théo qui va être jugée prochainement. On les a vécues lors des luttes de ces dernières années contre la loi Travail sous Hollande et Valls, contre les prétendues réformes ferroviaires en 2018, dans les rangs ou aux côtés des Gilets jaunes au cours de l’année 2018, il y a moins d’un an encore contre la réforme de nos retraites, à l’hiver dernier.

Insécurité sociale… colères globales

Cela fait quelques années en effet que les mobilisations s’enchaînent et que le gouvernement y répond par une répression accrue, dont les moyens militaires et légaux se perfectionnent : LBD, grenades lacrymogènes, violences policières, auxquelles s’ajoutent lois, décrets ou règlements plus ou moins légaux destinés à nous dissuader d’aller manifester notre colère et nos exigences. Autant d’atteintes à une liberté d’expression déjà bien entamée pour les classes populaires, ceux détenant les grands médias étant ceux qui en ont les moyens financiers.

Face à la crise sanitaire actuelle, sa gestion catastrophique, le manque de moyens dans les hôpitaux, les salaires amputés, les précaires licenciés, la situation sociale va continuer à se tendre. Les licenciements massifs qui sont annoncés tous les jours sont le signe d’une terrible montée du chômage et d’une baisse drastique de notre niveau de vie.

En France, comme à l’échelle internationale, la bourgeoisie anticipe les mouvements sociaux qu’elle craint. Mais à force de serrer la vis pour éviter l’explosion sociale, elle ne peut qu’amplifier la colère.

On ira jusqu’au retrait, scandaient ce week-end les manifestants. Retrait de l’article 24, retrait de la loi toute entière, retrait du ministre de l’Intérieur et d’autres… et pourquoi pas, retrait de leur sale politique, qui consiste à faire payer la crise aux plus pauvres !

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