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Les conducteurs de Keolis à Aix-en-Provence en grève pour les salaires

Les conducteurs du réseau « Aix en bus », exploité par Keolis, ont entamé leur troisième semaine de grève. Dans un message adressé aux usagers et publié sur les réseaux sociaux le 2 mai, les conducteurs d’« Aix en colère » expliquaient les raisons de leur mouvement : conditions de travail dégradées, épuisement des collègues, salaires bloqués depuis quatre ans… « Nous tenons à nous excuser de la gêne occasionnée. Nous demandons juste à travailler dans de bonnes conditions et une reconnaissance de notre travail », écrivaient-ils.

100 euros pour tous

C’est la question salariale qui a fait déborder le vase. Alors qu’il n’y a pas eu d’augmentation depuis le dernier renouvellement du marché en 2019, la direction, reconnaissant au passage son retard en la matière, n’a proposé que 38 euros brut d’augmentation lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires). Dans ce contexte d’inflation, les salariés ont pris la proposition comme une provocation… à juste titre !

Ils se sont donc massivement mis en grève le 2 mai, soutenus notamment par une équipe syndicale CGT, majoritaire aux dernières élections professionnelles. Les grévistes demandent 100 euros brut d’augmentation mensuelle, « pour au moins se payer l’essence pour venir bosser ! »

Des conditions de travail dégradées

Mais au-delà des revendications salariales, la dégradation continue des conditions de travail a largement pesé dans le trop-plein qui a conduit à la grève. Temps de trajet impossibles à tenir, temps de pause insuffisants (« on n’a même pas le temps d’aller aux toilettes »), amplitudes importantes et journées de travail discontinues… autant de problèmes récurrents dans le secteur du transport. D’après la CGT, 20 % de l’effectif (soit plus de soixante-dix conducteurs) est en arrêt maladie, et les collègues évoquent dépressions, burn-outs et autres maladies professionnelles. Ces absences pèsent aussi, bien sûr, sur la charge de travail.

De nombreux collègues cherchent à partir vers la RTM voisine (les transports marseillais), où les conditions salariales sont un peu plus favorables, et il n’est pas rare que des CDD renoncent à accepter un CDI, considérant les conditions de travail trop dégradées.

Sur le piquet, les grévistes racontent aussi les désagréments matériels qui pèsent sur le quotidien. « Ils ont renouvelé tout le parc des bus, mais les amortisseurs des sièges sont complètement nuls ! Quand tu vois le relief qu’on a sur certaines lignes et l’état des routes ! » « Même quand ils ont changé nos tenues professionnelles, ils n’ont pas trouvé bon de nous consulter. Il n’y a plus d’élastique à la ceinture de nos pantalons. On est assis toute la journée, c’est l’enfer ! »

« Entendez nos revendications »

Après une première semaine avec 120 à 130 grévistes et un trafic à l’arrêt sur la quasi-totalité des lignes, l’effectif des grévistes s’est stabilisé autour d’une centaine, dont une bonne moitié se retrouve quotidiennement sur le piquet.

La direction, de son côté, a tenté d’attaquer les grévistes pour « entrave à la liberté de travailler ». Elle a été déboutée en justice et s’attaque maintenant individuellement à certains militants. Mais côté négociations, elle n’a proposé qu’une augmentation de 6 euros brut supplémentaires ! Une preuve de plus de son mépris qui n’a fait que renforcer la colère des grévistes. « Au point où on en est, on ne reprendra pas sans rien avoir obtenu ! »

Correspondante

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