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Accueil > Il y a 150 ans : la Commune de Paris

Les clubs rouges sous le siège de Paris, de Gustave de Molinari

Mis en ligne le 18 mars 2021 Culture

Consultable sur Internet : https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k49744.image

Si l’auteur prend soigneusement soin dans son avant-propos de marquer son opposition à la Commune, il faut lui reconnaître un véritable talent d’observateur, qu’il utilise pour rendre compte de l’ébullition qui règne dans la capitale pendant le siège de Paris dans les clubs politiques.

Ces « clubs » sont nés dans le prolongement des réunions publiques autorisées sous étroite surveillance par Napoléon III en 1868 : elles devaient être déclarées à la préfecture, parler de politique était interdit et un commissaire de police s’invitait souvent dans la salle. Si la critique directe de l’Empire était interdite, on s’en donnait à cœur joie pour cibler la propriété individuelle et les bourgeois.

À partir du 4 septembre et de la chute de l’Empire, les réunions publiques deviennent de véritables clubs, sortes d’assemblées générales permanentes. Ces clubs germent dans tout Paris et notamment les quartiers populaires. On s’y bouscule pour aller aux nouvelles de la guerre, pour débattre des mesures d’urgence à prendre pendant le siège, mais aussi pour discuter de la politique du gouvernement dit « de défense nationale », voire juger des « traîtres ».

Molinari, soir après soir, se rend dans ces clubs et nous plonge, par ses comptes-rendus minutieux, au cœur de l’effervescence révolutionnaire qui y règne. On y entend, dans un club de Belleville, une tirade enflammée pour sauver de la casserole les chiens, « les meilleurs amis de l’homme » (on se met par contre d’accord pour manger les chevaux). On y croise quelques orateurs illustres, mais surtout une multitude d’anonymes qui interviennent à la tribune. Lieux de discussion, ces clubs deviennent aussi des structures d’organisation de la résistance face au gouvernement de défense nationale. Et imperceptiblement, au fur et à mesure, une idée germe et revient de plus en plus souvent… « place à la Commune ! ». Le gouvernement interdit les clubs le 22 janvier, mais ils refleuriront d’autant plus après le 18 mars en investissant notamment les églises, comme le Club des prolétaires du XIe arrondissement.

NB : pour une description géographique des principaux clubs sous le siège et la Commune, cette infographie en ligne : https://maitron.fr/spip.php?article236789

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Il y a 150 ans : la Commune de Paris