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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 110, janvier 2017

Syrie, Irak, Mali

Les civilisateurs à l’œuvre

Mis en ligne le 26 janvier 2017 Convergences Monde

Alep en ruine

« Toutes les guerres provoquent des destructions, toutes les guerres provoquent des morts. (...) Vous ne pouvez pas dire qu’une guerre est bonne. Même si elle a lieu pour de bonnes raisons, pour défendre votre pays, ce n’est pas la solution. », a déclaré devant les télévisions Bachar el-Assad. C’est sa façon de justifier les 30 000 morts (selon les estimations de l’ONU) de la bataille de la ville d’Alep reprise par les troupes gouvernementales syriennes, aidées des iraniennes et russes et de l’aviation de Poutine. Sa façon de justifier les plus de 300 000 morts de la répression de la population par le régime, et de la guerre entre gouvernement et clans armés rivaux qui a suivi depuis 2011. Sans parler des millions de réfugiés.

Mais le cynisme d’Assad n’a d’égal que l’hypocrisie des grandes puissances occidentales. Elles qui craignaient en 2011, autant qu’Assad lui-même, l’extension à la Syrie des révolutions arabes commencées en Tunisie et en Égypte. Elles qui ont pendant des années soutenu, directement ou par Arabie saoudite ou Qatar interposés, tous les apprentis dictateurs, plus islamistes les uns que les autres, qui cherchaient à prendre la place du dictateur syrien. Elles qui ont fini par se partager le boulot avec le régime de Poutine : feu vert si tu arrives à rétablir l’ordre en Syrie, au nom de notre lutte commune contre le terrorisme ; et nous nous occuperons de l’Irak, en plein chaos depuis l’occupation militaire américaine de 2003, pour que l’ordre y règne et que le pétrole coule.

Mossoul, civils sous les bombes

Le 7 janvier à Mossoul 27 civils au moins ont trouvé la mort dans une frappe aérienne de la coalition militaire dirigée par les États-Unis, à laquelle participe la France. Plusieurs avions de la coalition avaient pris pour cible des camions citernes qui amenaient de l’essence pour la population de la ville assiégée, selon le témoignage du responsable du service de chirurgie de l’hôpital de campagne installé pour sauver les blessés. Mi-décembre déjà, la presse avait signalé qu’une trentaine de civils avait trouvé la mort au milieu des combats de Mossoul, dont plusieurs travailleurs humanitaires.

Depuis le début de l’offensive sur Mossoul, le 17 octobre dernier, plus de 135 000 habitants ont fui la ville, et les camps de réfugiés installés à la hâte sont totalement débordés. Comme si les riches coalisés n’avaient pas les moyens d’installer des équipements, d’amener le personnel soignant et autre pour pallier cette catastrophe humanitaire, conséquence prévisible de la guerre qu’elles choisissaient de mener.

Mais la télévision française ne vous montrera de l’Irak que l’image d’un Hollande venu regarder de loin Mossoul, par le trou d’un blockhaus perché sur la montagne voisine. Quant aux victimes civiles, nous explique-t-on, elles sont dues à Daech qui, en se planquant dans la ville, prend la population civile en otage. Exactement l’argument d’Assad pour les bombardements sur les civils d’Alep. Mais à chacun ses crimes et ses médias.

Mali : cadavre et affaire enterrés ?

On apprend que le 1er décembre, l’armée française a abattu, au nord du Mali, un enfant de 10 ans qui gardait ses ânes. C’est le journal Jeune Afrique qui a propagé la nouvelle et le fait que l’armée française s’était empressée d’enterrer le cadavre. Ni vu, ni connu. Sauf de la famille inquiète de l’enfant qui a fini par retrouver les traces de balles et le corps. L’affaire aurait dû rester secrète, entre responsables de l’armée française et de la Minusma, le commandement de la force l’intervention de l’ONU au Mali, forte de 13 000 hommes. RAS selon les militaires français. Ils auraient expliqué au commandement de la Minusma que « cette inhumation avait été menée dans le respect des procédures internes », toujours selon Jeune Afrique qui s’interroge sur ces « procédures internes » prévues pour masquer les bavures.

Le 13 janvier, alors que l’information venait enfin de percer dans la presse française, le président Hollande était à Bamako pour l’ouverture d’un sommet franco-africain. Il s’y est dit fier de son intervention militaire dans le pays, et triste de devoir quitter prochainement la tête d’une si belle mission. Rajoutant que « Si le Mali était tombé, vous imaginez le mouvement migratoire qui aurait eu lieu vers l’Europe ? »

Colonialisme crasse des socialistes, pas mort ! 

15 janvier 2017, Olivier BELIN

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Numéro 110, janvier 2017