Les chiffres de la colère
29 mars 2019 Convergences Société
Salaires, pouvoir d’achat
- 2 millions
C’est le nombre de salariés du privé payés au Smic, soit 11,5 % d’entre eux. (Source : Insee)
- – 0,4 %
C’est l’évolution des salaires réels dans le privé au 3e trimestre 2018 par rapport à l’année précédente. Alors que les prix ont recommencé à grimper, l’essence n’étant qu’un exemple, les patrons ne concèdent que des augmentations de salaires au rabais. (Source : Dares)
- 1 280 €
C’est le salaire mensuel moyen d’un employé, souvent une femme, une fois déduits les temps partiels et les périodes de chômage. Pour un ouvrier, c’est 1 450 €. Entre précarité et bas salaires, les ouvriers et employés gagnent en moyenne à peine plus que le Smic. Et c’est une moyenne : beaucoup gagnent encore moins. (Source : Insee)
- 440 €
C’est la perte moyenne de revenu disponible des ménages pour l’année 2016 par rapport à 2008. Le revenu disponible correspond au revenu après impôt et en ajoutant les prestations sociales (RSA, prime d’activité, allocations diverses). En cause : le chômage, le gel des salaires, les hausses d’impôts. (Source : Insee)
- 12 €
C’est ce que coûte chaque mois en moyenne la hausse des prix de l’essence entre janvier et octobre 2018, qui s’ajoutent à un budget moyen de carburant qui dépassait déjà 100 € par mois. Ce sont les zones rurales et les petites communes, où il faut faire des kilomètres pour trouver certains commerces ou un service public, qui sont les plus touchées, mais aussi les ouvriers, qui sont ceux qui vont le plus souvent au travail en voiture, les usines étant souvent excentrées et mal desservies par les transports en commun. (Source : Insee)
Précarité
- 13,5 %
C’est la part des salariés en contrat précaire (CDD ou intérim). Elle ne cesse d’augmenter : en 2008, elle était de 11,5 %. (Source : Insee)
- 18,5 %
C’est la part des salariés à temps partiel, souvent imposé. Elle ne cesse d’augmenter : en 2008, elle était de 17 %. (Source : Insee)
- 19 %
Ce serait le taux de chômage si, en plus des chômeurs comptés comme tels dans les statistiques officielles, on tenait compte des salariés en « sous-emploi » – c’est-à-dire qui ne trouvent que des petits boulots ou se voient imposer des temps partiels qui permettent « de survivre, mais pas de vivre » –, ainsi que du « halo » du chômage, composé de ceux qui n’ont pas d’emploi et en voudraient un, mais ne remplissent pas toutes les cases pour être comptés comme chômeurs (recherche d’emploi jugée pas assez active, problème de disponibilité dans l’immédiat, etc.). En tout, cela représente 6 millions de travailleurs. (Source : Insee)
- 25 h 30 pour les femmes, 27 h 40 pour les hommes
C’est, en moyenne sur l’année, la durée de travail hebdomadaire des salariés. Mais ce temps de travail est très mal réparti, certains travaillant plus de 39 heures toute l’année (hors congés et RTT), tandis que d’autres sont maintenus dans l’inactivité une partie de leur temps. C’est le temps que chacun pourrait travailler si le temps de travail était réparti entre tous, sans même toucher à ce qui est produit. (Source : Insee)
- Entre 10 000 et 14 000 morts
Ce sont les dégâts du chômage chaque année. Le chômage triple le risque de mortalité du fait du stress, des problèmes cardio-vasculaires, des addictions, des dépressions et autres maladies imputables aux conditions d’existence liées au chômage. (Source : Inserm)
Pauvreté
- 5 millions
C’est le nombre de pauvres en France, qui a augmenté de 600 000 en dix ans. Ils vivent avec moins de 855 euros pour une personne seule ou moins de 1 796 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. (Source : Observatoire des inégalités)
- 7,6 %
C’est la part de la population qui déclare ne pas pouvoir s’acheter une deuxième paire de chaussures faute de moyens. (Source : Observatoire des inégalités)
- 4,8 millions
C’est le nombre de personnes qui ont besoin de l’aide alimentaire pour vivre, en 2015. (Source : Observatoire des inégalités)
- 47 %
C’est la part des ouvriers qui partent en vacances, contre 82 % des cadres supérieurs. (Source : Crédoc)
Logement
- 40,7 %
C’est la part de ses revenus que doit consacrer à se loger une personne locataire dans le secteur privé dont les revenus font partie des 25 % les plus modestes. En moyenne, les locataires du privé consacrent 28,4 % de leur revenu au logement en 2013, derniers chiffres connus, contre 23,6 % en 2001. En HLM, c’est 24,1 % des revenus en 2013, contre 20,2 % en 2001. L’augmentation du poids du logement est la première raison de l’accentuation des difficultés budgétaires.
- 3 600
C’est le nombre de personnes dormant dans les rues, les parcs, les stations de métro, les gares ou les halls d’immeubles à Paris, recensés par la mairie en février 2019. Il faut y ajouter ceux qui sont parvenus à obtenir une place en centre d’hébergement. En 2012, l’Insee avait compté 142 000 SDF dans toute la France, chiffre qui a dû augmenter depuis. Par ailleurs, 15 000 personnes vivent dans des bidonvilles, selon la Délégation interministérielle à l’hébergement et l’accès au logement, une forme d’habitat qui avait été éradiquée dans les années 1980 mais se répand à nouveau.
Retraités
- 7 %
C’est le taux d’emploi des 65-69 ans, contre 2 % en 2006. L’emploi des seniors avait fortement baissé jusqu’en 2006 avec les premières générations arrivant à l’âge de la retraite avec une carrière complète. Mais au fil des réformes des retraites, le nombre de ceux qui doivent continuer à travailler pour vivre repart à la hausse. On y trouve des commerçants, professions libérales, agriculteurs ou cadres accros au travail. Mais deux seniors en emploi sur cinq continuent de travailler par nécessité : il s’agit le plus souvent de femmes, d’immigrés, de personnes peu diplômées dont la retraite ne permet pas de vivre. (Source : Insee)
- 324 €
C’est ce que coûtera en moyenne chaque année la hausse de la CSG pour les retraités, celle-ci n’étant pas compensée par la suppression de cotisations famille et chômage comme pour les salariés. (Source : Insee)
Services publics
- 136 000
C’est le nombre de lits qui ont été fermés en 30 ans dans les hôpitaux publics. Rien qu’entre 2013 et 2017, 95 hôpitaux ont été fermés et, en 20 ans, un tiers des maternités a disparu. (Sources : Irdes et Drees)
- 6 000
C’est le nombre de bureaux de poste qui ont fermé depuis 2005. Il n’en reste plus que 8 000 et La Poste veut descendre à 5 300 d’ici 2023. La loi obligeant La Poste à maintenir 17 000 « points de contact », les guichets traditionnels sont remplacés par des points relais chez des commerçants ou dans des supermarchés. (Source : La Poste)
- 1 015
C’est le nombre d’écoles élémentaires qui ont fermé entre 2012 et 2017. Dans le même temps, le nombre d’élèves a augmenté de 100 000. (Source : Depp)