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DOSSIER : Le harcèlement des migrants, ça suffit !

Au Touquet comme à Sandhurst

Les accords scélérats

Mis en ligne le 8 février 2018 Convergences Politique

Depuis 2003, la frontière franco-britannique du côté de Calais ne passe plus au milieu de la mer, mais à l’entrée du tunnel sous la Manche, en territoire français. La surveillance et la répression des migrants qui tentent de la franchir reposent sur la police française. En échange, le gouvernement britannique verse une subvention – 113 millions d’euros ces trois dernières années. Voilà en quoi consistent les accords du Touquet. « Des accords unanimement contestés » à Calais, titrait il y a peu Libération [1]. Leur rejet est en effet peut-être le seul point d’accord entre les associations d’aide aux migrants et les flics qui les harcèlent.

En mars 2016, Macron, alors ministre, menaçait de dénoncer le traité en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Peine perdue : le Brexit est passé. Pendant la campagne présidentielle, Macron ne parlait plus que de le renégocier. Et sa rencontre avec la Première ministre anglaise May jeudi 18 janvier à l’école militaire de Sandhurst – tout un symbole… – vient au contraire de renforcer la coopération policière entre les deux pays. Theresa May a promis 50 millions d’euros, surtout pour bunkériser un peu plus Calais, et quelques coups de pouce à l’armée française dans les interventions impérialistes au Sahel. En échange, la frontière restera bien verrouillée pour les réfugiés en route vers « l’eldorado » anglais. Les demandes d’asile seront comme avant traitées en France, un peu plus rapidement, mais pas plus favorablement. Pour mémoire, moins de 800 des 2 000 mineurs que les Britanniques s’étaient engagés à accueillir après le démantèlement des bidonvilles de la région de Calais ont réellement été accueillis.

L’accord de Sandhurst fait hurler Xavier Bertrand. Le président (LR) de la région Hauts-de-France s’est-il pris de compassion pour les déracinés en transit sur ses terres ? Pas du tout, il voudrait juste s’en débarrasser ! Ou au moins rafler des aides anglaises au « développement économique du Calaisis », autrement dit des subventions à distribuer au patronat local. D’ailleurs, ni lui ni aucun des politiciens qui dénoncent dans les accords du Touquet et de Sandhurst une atteinte à la souveraineté française ne trouve à redire… sur les accords similaires que la France et les autres pays d’Europe imposent aux pays d’Afrique pour bloquer les migrants sur les rives de la Méditerranée !

M. P.


[1Reportage de Stéphanie Maurice, 15 janvier 2018.

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Numéro 117, janvier-février 2018