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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 114, septembre-octobre 2017 > USA

Trump et Kim Jong-un

Le bruit et la fureur ?

5 octobre 2017 Convergences Monde

C’est le mauvais thriller de l’été. Suite aux essais de missiles balistiques intercontinentaux orchestrés par Kim Jong-un en août, Trump promettait « le feu et la fureur ». Ses menaces étaient restées sur son compte Twitter. Suite au test réussi d’une bombe à hydrogène le 3 septembre, il a renouvelé ses diatribes, affirmant ne pas exclure une attaque « conventionnelle » ou « nucléaire ». Et le 21 septembre, le voilà qui affirme à la tribune de l’ONU : « Les États-Unis ont beaucoup de force et de patience. Mais si on les pousse à se défendre ou à défendre leurs alliés, nous n’aurons pas d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord ». Peu impressionné, son alter-ego en dinguerie, Kim Jong-un, a comparé la logorrhée de Trump à « l’aboiement d’un chien ». Le chien a envoyé ses bombardiers survoler la mer au large des côtes coréennes.

L’escalade de ces deux clowns Folamour, Donald et Kim, a bien sûr de quoi inquiéter. Cela dit, l’état-major américain ne fixe pas sa stratégie en fonction des singeries d’un Trump, et personne ne voit dans ces gestes, pas plus que dans les récents exercices conjoints entre l’armée américaine et son homologue sud-coréen, les prémices de la guerre nucléaire.

Les épisodes se suivent et se ressemblent…

Le feuilleton date de la fin des années 1990, quand le régime de la Corée du Nord aurait commencé à développer secrètement un programme nucléaire civil et militaire qui se concrétisa par l’essai d’une bombe A en 2006. Les menaces et les défilés militaires des États-Unis se sont succédé sans jamais stopper les projets nord-coréens. En guise de punition, les différents gouvernements des États-Unis ont multiplié les sanctions économiques via l’ONU : embargo sur les produits nord-coréens, blocus économique, non livraison de pétrole pendant plusieurs mois.

À vrai dire l’embargo n’a pas attendu que le programme nucléaire nord-coréen se mette en place, puisque les premières mesures furent prises dès 1953 alors que se terminait la guerre de Corée, une guerre dont l’impérialisme américain était largement responsable.

Seule la population civile en a souffert.

… depuis la terrible guerre de Corée

Revenons sur cette guerre de Corée de 1950 à 1953 dont Trump nous promettrait gaiement un remake.

À l’origine : la partition de la Corée en 1945, traçant la frontière entre la partie nord occupée par les troupes soviétiques et la partie sud où les troupes américaines avaient débarqué. Coté dictature, dans la partie sud, les États-Unis encouragèrent la prolifération d’organisations d’extrême droite anti-communistes afin de constituer des groupes de briseurs de grève et d’assassins. Ils y organisèrent en 1948 des élections plus que douteuses, que leur poulain Syngman Rhee remporta.

C’est avec leur bénédiction que ce dernier installa un régime militaire qui mit la classe ouvrière au pas pour plusieurs décennies. Il prit l’initiative des premiers bombardements dès 1949 qui déclenchèrent une terrible guerre civile entre les deux Corées où les USA se précipitèrent pour la transformer en la première vraie guerre de la « guerre froide » : 350 000 militaires américains et alliés occidentaux débarqués, 3 ans de bombardements et de combats, 800 000 militaires coréens et 2 millions de civils tués, 3 millions de déplacés… Pour finir par un fiasco américain, après que le président des États-Unis a fini par écarter son général en chef Mac Arthur qui rêvait déjà d’aller bombarder la Chine. Et retour à la case départ : une dictature au nord sous la houlette de Kim Il-song, grand-père de Kim Jong-un ; une dictature pro-américaine au sud. Trump en rêve encore !

Lutter contre une dictature ? Contre la prolifération nucléaire ?

Quant à la prolifération nucléaire, qu’on ne nous fasse pas rire : ceux qui possèdent le pire arsenal nucléaire sont les États-Unis. Et ils sont même les seuls à s’en être servi un jour. La France a sa petite dose, et Macron un bouton pour s’en servir dans le sous-sol de l’Élysée. Mais il parait qu’il ne faudrait surtout pas qu’une telle arme tombe entre les mains d’un fou [1]. D’un Trump par exemple ? En effet : cela nous protégerait du pire des États voyous. ■

Georges LATRAQUE


[1Le Traité de non prolifération (TNP) autorisait la possession d’armes nucléaires pour les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’URSS et la Chine populaire. La Corée du Nord en était signataire mais s’en est retirée en 2003. L’Afrique du Sud avait semble-t-il développé un programme mais l’a abandonné. Israël a développé secrètement sa propre bombe mais il s’agit aujourd’hui d’un secret de Polichinelle. Certains experts pensent que « l’État hébreu » a aussi aidé l’Inde et le Pakistan à acquérir la leur, ces deux derniers pays n’ayant jamais ratifié le TNP. Enfin l’Iran développe également son propre programme de missiles nucléaires.

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