Saisi en urgence par l’Association des avocats pénalistes, le Conseil d’État vient d’enjoindre à Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, d’améliorer « à bref délai » l’accès à l’hygiène, aux masques et au gel hydroalcoolique pour les personnes placées dans les cellules de garde à vue des commissariats. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait déjà pondu une dizaine de rapports sur le sujet, dénonçant notamment l’entassement des gardés à vue, la saleté et la puanteur des cellules, les couvertures souillées, les toilettes infectes et bouchées, etc. À chaque fois, et notamment lors de l’audience qui s’était tenue en octobre, Darmanin avait répondu qu’il s’agissait de cas particuliers et isolés et non d’« une défaillance systémique ». Le Conseil d’État lui a donné tort en parlant dans son arrêt « de dysfonctionnement de caractère structurel ». Peu probable cependant que cela soit suffisant pour changer les choses.
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