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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 127, juin-juillet-août 2019

Éditorial des bulletins d’entreprise L’Étincelle, du lundi 27 mai 2019

La farce électorale est passée... Retour aux choses sérieuses !

Mis en ligne le 15 juin 2019 Convergences Politique

Marine Le Pen est contente : son parti est en tête des élections européennes en France. Sauf que le Rassemblement national ne fait pas le carton qu’il espérait ; il a même moins qu’en 2014. Et beaucoup n’ont voté pour lui que par rogne contre Macron.

Macron est content : il n’a pas pris la veste qu’il pouvait craindre, siphonnant un peu plus les voix de son alter-ego de la droite classique tout en perdant au profit des Verts une bonne partie de son électorat, celui qui avait voté pour lui au second tour des présidentielles croyant voter ainsi contre Le Pen. Un jeu à somme nulle entre ce petit monde des politiciens, alors que nombre d’électeurs (près de la moitié) ont préféré rester chez eux. Alors que la vraie sanction, la seule qui compte, celle du monde du travail, celle, notamment, qui descend dans la rue depuis six mois, est toujours là.

Le paysage électoral n’est pas le paysage réel !

Macron et Philippe font donc mine de se dire rassurés et déclarent que « l’acte deux » du quinquennat peut désormais commencer, sans rien changer à leur politique : poursuite des cadeaux aux riches, des attaques sur les retraites, l’indemnisation des chômeurs, les services publics... Mais c’est une posture : pas sûr qu’ils le croient vraiment ! Ou alors, c’est qu’ils planent...

Car la réalité du pays, ce n’est pas un scrutin où la moitié de l’électorat, celle qui est justement issue des milieux populaires, n’a pas jugé bon de se déplacer, où une fraction importante de la classe ouvrière n’a pas le droit de vote parce que composée de travailleurs immigrés. Aux élections, un curé, une bonne sœur, un bourgeois vivant de ses rentes ont autant de poids qu’un travailleur. Pas dans la réalité. Si les riches décident de ne rien faire... personne ne s’en rendra compte ! Mais que les travailleurs se croisent les bras... et plus rien ne fonctionne.

Aux élections de juin 1968, juste après la plus grande grève de l’histoire du pays donc, De Gaulle avait fait un tabac électoral et l’opposition « de gauche » avait été marginalisée à l’Assemblée nationale. Mais qui se le rappelle ? Un an seulement après son « triomphe » dans les urnes, De Gaulle avait dû... démissionner. Sa victoire électorale de juin 68 est passée aux oubliettes. Pas Mai 68 qui a profondément transformé le climat politique du pays, et même inspiré le monde entier. Ce sont les « gauchistes » de Mai qui avaient eu raison en lançant leur célèbre slogan : « Élections, piège à cons ! »

Ce sont les luttes sociales qui comptent

Ces élections européennes de 2019 ont rempli leur fonction : re-répartir un peu les fauteuils entre politiciens, sans plus. En six mois de lutte, le mouvement des Gilets jaunes a, lui, profondément transformé le paysage politique, paralysant en grande partie l’action d’un gouvernement inquiet de leurs réactions. Et il n’est pas fini, le gouvernement le sait, même s’il se rassure en disant le contraire.

Contagion des mécontentements

D’autant que les Gilets jaunes ne sont pas seuls : les grévistes des urgences hospitalières, les postiers en lutte contre les réorganisations, les fonctionnaires en butte aux attaques des gouvernements successifs, les enseignants en lutte contre le développement des inégalités dans l’éducation sont peut-être en train de prendre le relais, et peuvent toujours être rejoints par les travailleurs de Ford, d’Ascoval, d’Auchan, Casino, de la Société générale menacés de licenciement.

Quant aux lycéens et étudiants inquiets devant l’urgence environnementale, ils constituent une menace potentielle s’ils décident de ne plus se contenter des beaux discours et se radicalisent en dénonçant les véritables responsables de la pollution, c’est-à-dire le patronat qui est à la tête du système capitaliste.

Ce qui comptera dans les prochaines semaines et au-delà, c’est la détermination du monde du travail, sa capacité à populariser et unifier ses luttes.

La page électorale est tournée. Passons aux choses sérieuses : la lutte contre ce gouvernement des riches et ceux qu’il représente ! 

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Numéro 127, juin-juillet-août 2019

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