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La « coagulation des colères », maintenant Macron la craint ! Tous ensemble le 19 avril !

Il y a un mois, le 15 mars, Emmanuel Macron, déclarait ne pas « sentir la colère dans le pays ». Dimanche soir, face à Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin, il a admis que le « pays est en colère ». Il devenait difficile pour lui de le nier. Pris à partie à Rouen par des soignantes se plaignant du manque de moyens, chahuté à Saint-Denis par des parents d’élèves, traqué même à Berd’huis, dans le Perche, par des opposants à sa politique, oui la colère est bel et bien là. Sans parler de celle qui s’exprime par la grève et les mobilisations, chez les cheminots et les étudiants. Et les sujets de mécontentement ne manquent face à ce président qui pour « remettre la France au travail » encourage la fraude fiscale (pardon, « l’optimisation fiscale ») des super-riches tout en multipliant les attaques contre les travailleurs.

De la colère à la lutte

Ces attaques visent l’ensemble du monde du travail et en conséquence, elles encouragent dans chaque entreprise les patrons à multiplier les coups de force contre les salariés pour leur imposer bas salaires, dégradation des conditions de travail, etc.

Mais, dans plusieurs secteurs, la colère s’est muée en mobilisation. Ainsi des postiers de Gironde et des Hauts-de-Seine, qui à la suite de postiers de Bretagne, résistent au management agressif de leur direction et aux réorganisations incessantes. Ainsi des salariés d’Air France, également en grève pour une hausse des salaires. Ainsi de ceux de Carrefour qui, il y a deux semaines, faisaient une grève remarquée contre les suppressions de postes et la baisse de l’intéressement. Ainsi surtout des cheminots qui poursuivent depuis quelques semaines maintenant leur lutte contre une réforme visant à accélérer la dégradation de leurs conditions de travail. Malgré la campagne du gouvernement pour les faire passer pour des privilégiés, la majorité de la population sait bien qu’ils se battent contre une politique pro-patronale de « rentabilisation » maximum, des transports mais aussi des écoles ou des hôpitaux, qui nous pourrit la vie à tous, en tant que travailleurs ou usagers.

L’heure de la coagulation

Qu’il s’agisse des salaires, des suppressions de postes ou des réorganisations, le sentiment de ras-le-bol est palpable dans de nombreuses franges de la population. Malgré cette convergence d’intérêts, ces différents mouvements de résistance n’ont pas encore « coagulé » selon l’expression à la mode. C’est pourtant la crainte du gouvernement qui explique sa fébrilité à jouer de la matraque contre toute contestation visible de sa politique. À Notre-Dame-des-Landes, il a dépêché des milliers de gendarmes pour déloger quelque 200 zadistes qui font de l’agriculture alternative sur des parcelles confisquées par l’État pour un aéroport... qui ne se fera pas. Même scénario dans les universités où les CRS tentent d’expulser les étudiants qui les occupent pour s’opposer à une réforme accentuant la sélection à l’université. Macron traite les uns et les autres de « professionnels du désordre  » et voudrait les effacer du paysage politique, car il craint surtout que leur exemple soit contagieux. Mais les étudiants ne cèdent pas, les évacuations ne les ont pas démobilisés, leur mouvement s’est étendu. Les cheminots non plus ne lâchent pas et maintiennent leur bras de fer avec Macron.

Ce jeudi 19 avril sera une nouvelle journée de convergence des colères, dans la grève et dans la rue, à l’appel entre autres de la CGT et de Sud. Cette journée peut et doit être une étape de la mobilisation générale nécessaire, travailleurs du public et du privé. Tous ensemble, nous pouvons devenir le vrai cauchemar de Macron, gérant des affaires des riches – au premier rang desquels les grands patrons du CAC 40.

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