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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 59, septembre-octobre 2008

Menaces sur La Poste

La Poste : une journée réussie, et maintenant ?

Mis en ligne le 2 octobre 2008 Convergences Entreprises

La journée de grève du 23 septembre 2008 contre la privatisation a été une réussite, en tout cas c’est le sentiment de la grande majorité des postiers. Avec plus de 110 000 grévistes, soit environ 40 %, et des milliers de manifestants dans les rues, cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu une telle participation.

Cette journée, même limitée, permet à beaucoup de postiers de relever la tête, après des années de restructurations par lesquelles guichets, centres de tri, distribution du courrier et services financiers ont subi des coupes sombres en effectifs (plus de 35 000 postes supprimés entre 2002 et 2008, 43% des effectifs désormais de « droit privé », fermetures de bureaux de poste en milieu rural mais pas seulement), une intensification des cadences et conditions de travail, sur fond de salaires particulièrement bas (pour beaucoup de postiers : embauche au SMIC et salaire de 1200 euros nets dix ans après !).

Cette politique menée depuis bien des années, a entraîné des réactions, nombreuses mais isolées et étalées, car le gouvernement et la direction de La Poste ont mené intentionnellement leurs attaques secteur par secteur, site par site (un vrai tour de France des sales coups), pour éviter les réactions d’ensemble. Sans parler de la contagion possible à d’autres secteurs du public touchés de la même façon par la marche vers la privatisation et la « rentabilisation » maximum.

Les directions syndicales n’ont pas donné de perspectives ni de moyens de lutte d’ensemble, et se sont, à des degrés divers certes, engouffrées dans des négociations à tous les niveaux, concernant les modalités d’application de la loi Aubry sur les 35 heures (particulièrement néfaste aux conditions de travail des postiers), comme des multiples « réorganisations » qui se sont succédé (la dernière en date, à la distribution, parée du qualificatif de « facteur d’avenir »). De nombreuses grèves locales ont eu lieu, mais ont laissé depuis quelques années un goût amer, car trop partielles pour mettre un coup d’arrêt à la dégradation des conditions de travail, et n’apportant donc qu’ici ou là quelques gains en effectifs – qu’il ne faut toutefois pas négliger.

La satisfaction d’avoir exprimé collectivement le 23 septembre un désaveu au projet de privatisation encourage à une suite. Les fédérations syndicales se sont réunies dès le 24 septembre pour en décider et ont pris la décision… de se réunir à nouveau. Elles disent dans leur communiqué : « Les Fédérations CGT, SUD, CFDT, FO, CFTC appellent à maintenir la mobilisation. Elles se réuniront à nouveau pour définir des initiatives d’actions concrètes permettant de rassembler postières, postiers et usagers ».

Il faudra pourtant bien que cette première journée soit une étape vers la mobilisation croissante des postiers. Ceux-ci, dans leur lutte contre la dégradation du service public (déjà sérieusement entamé par quelque 20 ans d’attaques menées par les gouvernements successifs), mais aussi pour leurs salaires, pour leurs conditions de travail et tout particulièrement pour les dizaines de milliers d’embauches nécessaires, peuvent trouver l’oreille des autres travailleurs du public et du privé qui ont les mêmes revendications générales.

C’est à cette perspective qu’il faut s’atteler.

24 septembre 2008

Anne HANSEN

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