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La Poste : « La répression ne nous fera pas taire »

28 avril 2021 Article Entreprises

Samedi 24 avril, quelque 120 personnes ont manifesté dans les Yvelines contre la nouvelle tentative de La Poste de licencier Vincent Fournier, facteur dans le département et militant CGT. Il y avait des postiers, mais aussi des travailleurs d’autres entreprises qui ont connu Vincent lors de luttes communes ces dernières années.

Ce n’est pas la première tentative de réprimer Vincent. Il a déjà fait face à cinq procédures disciplinaires, assorties de sanctions, pour des faits tels que des « prises de parole ». À La Poste, il est interdit de l’ouvrir ! Pourtant, il y en a des choses à dire contre les réorganisations à marche forcée. En quelques années, La Poste a supprimé des dizaines de milliers d’emplois, accéléré les cadences et bouleversé les horaires des postiers.

Dans les Yvelines, plusieurs luttes ont eu lieu ces derniers années : à Saint-Germain-en-Laye, Saint-Quentin-en-Yvelines et récemment Versailles. Elles ont fait reculer La Poste sur les suppressions de postes, après des luttes parfois longues (43 jours pour la dernière fin 2019). Les facteurs se sont toujours adressés à leurs collègues, et aux travailleurs d’autres entreprises voisines, avec le souci d’étendre la bagarre pour gagner. Pendant le mouvement des retraites, les facteurs de Versailles, en lutte sur leurs propres revendications, se sont joints au piquet interprofessionnel de la gare de Versailles-Chantiers. En retour, ils ont trouvé le soutien des cheminots et d’autres grévistes pour bloquer un « îlot » (c’est-à-dire un micro-centre de distribution, dernière trouvaille patronale pour isoler les facteurs en petits effectifs). Le directeur avait alors forcé des non-grévistes à écrire des faux-témoignages pour accuser les grévistes de séquestration. Qu’à cela ne tienne : les collègues se sont ensuite rétractés et c’est finalement le directeur qui a dû partir. La lutte a fini par payer puisque quatre postes de travail ont été recréés. Victoire que La Poste a voulu faire payer à Vincent en tentant à nouveau de le licencier sous des prétextes bidon, avec toujours cette politique de s’en prendre aux militants pour tenter d’intimider les autres.

Le comble a été franchi au début de la pandémie de Covid : La Poste exigeait des postiers qu’ils viennent travailler sans masque, ni gel, ni distanciation physique. Mais alors que Vincent s’est rendu dans un centre de distribution pour informer ses collègues sur le droit de retrait, La Poste a carrément appelé la police pour le déloger. Elle estimait que les représentants du personnel n’étaient pas « essentiels » et devaient donc rester à la maison ! Une vidéo avait tourné sur les réseaux sociaux et scandalisé bien des postiers. Vincent avait alors écopé d’une amende de 160 euros. Mais pas question d’accepter : un rassemblement est prévu le 10 mai prochain, à Versailles, jour de l’audience au tribunal pour contester l’amende et dénoncer la politique répressive de La Poste. S’agissant de la dernière affaire, l’inspection du travail vient de refuser le licenciement pour des motifs de procédure. Mais La Poste n’en restera sans doute pas là. Sa politique répressive n’est pas nouvelle : des militants ont déjà été licenciés, comme Yann Le Merrer et Gaël Quirante, qui se battent toujours pour leur réintégration, d’autres ont été mis à pied sans solde pendant des semaines ou des mois, dont Vincent, ou encore poursuivis devant les tribunaux. Face à un patronat à l’offensive, c’est la solidarité de tous les travailleurs qui est nécessaire.

Marie Mado

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