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DOSSIER : L’hôpital malade, vu par celles et ceux qui le font fonctionner

L’hôpital malade, vu par celles et ceux qui le font fonctionner

Mis en ligne le 28 novembre 2012 Convergences Entreprises

En ce mois de novembre 2012, on a donc vu des médecins « pigeons », aux dents acérées eux aussi, se mettre en grève contre l’encadrement gouvernemental des dépassements d’honoraires. Un encadrement très timide, au demeurant, qui les autorise à faire payer jusqu’à deux fois et demi le tarif remboursé par la Sécurité sociale. Manifestement, la santé de l’hôpital les préoccupe moins que celle de la médecine dite libérale, c’est-à-dire privée.

On a vu également les internes des hôpitaux manifester pour leurs propres revendications actuelles… et leur avenir en médecine libérale ! Certes, eux aussi subissent la casse du service public de santé, comme l’a révélé il y a peu la publication d’une enquête de leur principal syndicat. Ces étudiants de 3e cycle, propulsés médecins pour combler le manque de personnel médical, se voient imposer d’endosser toutes les responsabilités et d’accumuler les heures de travail. Une situation critique qui ne peut que pousser à l’erreur. Mais on aurait préféré les voir se mobiliser auprès du reste du personnel hospitalier, plutôt que d’embrasser la cause des nantis de la médecine privée. Car le personnel des hôpitaux – agents de services, d’entretien, aides-soignants et infirmières, administratifs – sont confrontés aux mêmes types de problèmes (sans les mêmes perspectives de carrière !). Et c’est peu dire. Lot commun de services saturés, manque d’effectifs et de matériel, les conditions de travail ne cessent de se dégrader, avec des records pulvérisés en matière de dépassement du temps de travail légal.

Si la presse a multiplié les reportages sur la condition des internes, et dûment relayé les récriminations des médecins et chirurgiens, elle reste étonnamment discrète sur la situation de la majeure partie du personnel hospitalier. En particulier sur ceux qui assument les tâches les plus ingrates tout en étant au contact quotidien des malades. Ces hommes et ces femmes qui en plus de leurs tâches techniques, assurent au fil des heures un lien humain fondamental avec les patients. Une fonction « relationnelle » qui serait dûment rémunérée dans n’importe quel cabinet de psys, mais qui relève du simple bénévolat et du dévouement de la part de salariés payés au Smic ou à peine plus, le plus souvent invisibles aux yeux de la hiérarchie médicale et hospitalière.

Ce dossier de Convergences révolutionnaires parle donc de l’hôpital malade. De sa casse programmée par les différentes réformes gouvernementales de la dernière décennie. Certains médecins clairvoyants ont alerté l’opinion à ce sujet dans de bons livres et en ont décortiqué bien des aspects financiers et techniques. Mais ici, nous avons surtout tenu à détailler cette dégradation de l’hôpital public du point de vue de ceux qui le font fonctionner au quotidien : les infirmières bien sûr, mais aussi les aides-soignants et les agents de service. Leurs témoignages en disent long.

Tout cela ne va pas sans réactions. Il n’est pas de semaine sans qu’un mouvement localisé ait lieu dans tel ou tel service, tel hôpital, telle ville, telle région. Mais, comme partout ailleurs, ces mobilisations restent dispersées et donc, pour l’heure, inefficaces. Ce qui n’a rien de fatal. La contagion sociale peut également saisir les hôpitaux. Comme en témoigne (voir le dernier article de ce dossier) le mouvement explosif des infirmières, rejointes par une bonne partie des autres personnels, en 1988. 24 ans après, en ces temps de crise, une même colère dépassant cette fois tous les clivages corporatistes, pourrait enflammer la nouvelle génération.

Le 15 novembre 2012

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Numéro 84, novembre-décembre 2012

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