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Éditorial du lundi 11 mai 2020

L’après 11 mai ? Ras-le-bol de leurs injonctions incohérentes, inversons les chaînes de commandement !

En ce 11 mai de « déconfinement » passablement incohérent, pour ne pas dire criminel car à nouveau c’est la presse et la promiscuité dans les transports pour aller au boulot, sans possibilité de respect des gestes barrière, la confiance accordée au gouvernement pour gérer la crise est au plus bas. Tous les dirigeants politiques ou patronaux craignent de subir le discrédit gouvernemental et se renvoient la patate chaude. Responsables ? Oui, ils le sont. Mais devant les actionnaires et leur pognon, pas devant nous ni les vies humaines.

Du côté de la gauche…

Les partis qui se disent de gauche seraient, paraît-il, devenus plus responsables grâce à la crise. Les uns et les autres s’invitent, font des Zooms pour discuter des choses vraiment « sérieuses » : les élections de 2022 ! Jean-Luc Mélenchon, soudain assagi, déclare au journal espagnol El País, que si jusqu’à maintenant il a usé de « la stratégie du choc frontal », il la considère comme contre-productive en période de crise sanitaire. « Il n’est pas question d’agresser ceux qui nous gouvernent », prévient-il.

… et des confédérations syndicales

Les directions syndicales et le patronat discutent et s’entendent apparemment très bien. Les travailleurs de Renault et de PSA se sont vu imposer la suppression de congés et de RTT et le passage de la semaine à six jours pour maintenir un salaire à 100 %. L’accord est signé par FO et la CFDT. La CGT des entreprises en question a refusé de signer ces accords.

Mais du côté de la direction confédérale CGT, on montre nettement moins d’audace. La CGT allait-elle lancer un appel national aux travailleurs non-essentiels pour exercer leur droit de retrait afin d’échapper à une seconde vague du Covid-19 ? demandait-on sur France Inter. Réponse de Philippe Martinez : il accorde aux travailleurs isolés le droit de prendre « individuellement » une décision – autrement dit, il leur accorde… ce qui est dans la loi. Ce qui équivaut à refuser d’organiser une quelconque riposte collective. Son espoir ? Que « le président de la République se rende compte du rôle essentiel des syndicats ». Si ce rôle, c’est pour mieux nous faire reprendre le chemin du chantier ou des bureaux, alors oui, peut-être Macron daignera-t-il prêter l’oreille…

Pas de crise pour les milliardaires

Il y a les entreprises qui pleurent après les commandes et se font assister à coups de milliards par l’État, tout en projetant des plans de licenciements. Et il y a celles dont les affaires sont d’ores et déjà très juteuses, comme la grande distribution qui a trouvé le moyen de revenir sur sa promesse faite au mois de mars de primes de 1 000 euros pour tous les salariés. Pour tous ceux qui bossent à temps partiel – et ils sont nombreux en caisse à être concernés –, la prime sera au prorata de leurs heures.

Le site d’infos Reporterre indique ainsi que la fortune des milliardaires aux États-Unis a augmenté de 282 milliards de dollars depuis le début de la pandémie.

Quand le monde du travail chassera la bourgeoisie des leviers de commande

Avec la vague de licenciements à l’horizon, et les indemnités chômage vite épuisées (rappelons qu’une loi inique sur l’indemnisation du chômage n’a été que reportée dans son application), patrons et gouvernement ne manqueront pas de faire pression sur les chômeurs pour qu’ils acceptent n’importe quel boulot 48 heures par semaine.

Alors comment opposer notre reprise à la leur ? Dans chaque secteur, les travailleurs – et à leur façon aussi les petits commerçants indépendants et auto-entrepreneurs – sont confrontés à des problèmes qui touchent l’ensemble du monde du travail. Toutes celles et ceux qui ne vivent pas du travail des autres. Que l’on soit dans les transports, l’automobile, la santé, à la poste, ou même dans l’Éducation nationale, nous pouvons y répondre ensemble, avec des objectifs correspondant aux intérêts de tous. Oui, il va falloir se retrousser les manches, mais pour mettre le nez dans la gestion de chacun de ces secteurs, et ensemble, dans la gestion de la société.

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