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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 101, septembre-octobre 2015 > Grèce : Syriza, du gouvernement « anti-austérité » au reniement

Grèce : Syriza, du gouvernement « anti-austérité » au reniement

L’Union européenne, un repaire de brigands

Mis en ligne le 6 octobre 2015 Convergences Monde

L’argument des créanciers était simple : la Grèce est endettée, elle doit rembourser.

Une histoire de dette, vraiment ?

Sauf que, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que ce ne sont plus que des États (et avant tout la France et l’Allemagne) et des institutions (au premier rang desquelles le FMI) qui possèdent aujourd’hui l’immense majorité de la dette grecque. Plus, à la marge, quelques banques… grecques.

Ajoutons que, en un an seulement, entre juillet 2014 et juillet 2015, ce sont 120 milliards d’euros qui sont sortis de Grèce pour se réfugier… en Allemagne et en France. Entreprises et grands bourgeois grecs ont sagement mis leur trésor à l’abri des caprices de la crise grecque, pour le plus grand plaisir des banquiers franco-germaniques.

Le FMI, la France et l’Allemagne n’avaient aucune raison ‘technique’ économique de ne pas repousser quelques échéances ou abaisser les taux d’intérêts. Certains économistes bourgeois ne se sont d’ailleurs pas privés de souligner l’absurdité « économique » de la position des créanciers.

Mais les dirigeants de l’UE et du FMI ne raisonnent pas qu’en termes de technique économique. Ils ont décidé de faire une démonstration de fermeté face à Syriza. Non pas qu’ils aient particulièrement eu peur. Mais, au-delà de Syriza, il fallait doucher les espoirs des travailleurs grecs de pouvoir sortir de l’austérité. Et le faire d’une manière brutale pour envoyer un message à tous les travailleurs d’Europe.

Deux flics à Bruxelles

C’est l’Allemagne de la Chancelière Merkel et de son ministre des Finances Schaüble qui a joué au père fouettard en multipliant les provocations. Ainsi Wolfgang Schaüble s’est montré favorable à l’option d’un « Grexit » – pour « exit la Grèce » – temporaire de cinq ans : contraindre la Grèce à émettre sa propre monnaie, la dévaluation et l’inflation qui s’ensuivraient se chargeant de comprimer les salaires et les revenus des classes populaires, avant de reconsidérer le retour du pays dans la zone euro. Quant à la France de Hollande, elle a joué le rôle du « gentil flic », du médiateur entre la Grèce et l’Allemagne. En fin de compte, France et Allemagne ont été de bout en bout sur la même longueur d’onde en dehors d’effets d’affichage vis-à-vis de leurs opinions publiques respectives.

Un chantage en euros

Le chantage sur la Grèce a été appuyé par la décision de la BCE de ne plus fournir d’euros aux banques grecques, de leur couper les vivres, de les mettre, elles ainsi que l’État et toute l’économie, en cessation de paiement. La BCE a fermé les banques grecques pendant un mois, même si c’est le gouvernement Tsípras qui a dû en endosser la responsabilité politique.

L’euro a fait partie des outils que la bourgeoisie impérialiste – particulièrement française et allemande – a utilisés dans son chantage destiné à saigner les travailleurs grecs. Mais, de là à en déduire que la solution serait d’en sortir, il y a un gouffre (voir l’article Sortir de l’euro : la tentation nationaliste, p.26). Rappelons ici que la pression de la BCE consistait à couper les euros à la Grèce et que le chantage de Schaüble était fondé justement sur la sortie de l’euro. D’ailleurs, d’après ce même Schaüble, le problème du Grexit est toujours sur la table. Car les « prêts » accordés à la Grèce en échange du 3e mémorandum n’ont en rien allégé le fardeau de la dette. Derrière la prétendue « union » européenne, il y a la loi du plus fort, c’est-à-dire la concurrence impérialiste, ce qui renforce aujourd’hui les tendances nationalistes et centrifuges.

R.P.

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