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CHU Nantes

L’Antidote Anticapitaliste n°18

17 Mai 2021

Nous sommes tous des Palestiniens !

New-York, Madrid, Bagdad, Tunis, Londres… et Tel Aviv : ce week-end, des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien ont eu lieu partout dans le monde. À Paris, des milliers de personnes ont bravé l’interdiction de manifester et les 4200 policiers et gendarmes mobilisés. Plus de vingt mille au total en France contre le déluge de feu qui s’abat sur la bande de Gaza. En une semaine, les bombardements israéliens ont fait 200 morts, 1200 blessés et détruit des pans entiers de la ville. Bilan qui s’aggrave de jour en jour.

Le terrorisme d’État israélien

Le gouvernement israélien prétend qu’il ne fait « que » répliquer aux roquettes envoyées par les islamistes palestiniens du Hamas (dont 90 % sont interceptées par le bouclier anti-missiles) ; qu’il ne vise « que » des cibles terroristes. Mensonge : des dizaines d’enfants ont déjà perdu la vie. Et encore 42 civils tués ce week-end dans une artère commerçante bombardée. La partie est loin d’être égale entre l’armée israélienne suréquipée et la résistance palestinienne artisanale. L’État israélien est le premier responsable de l’escalade meurtrière. Depuis 70 ans, il mène une guerre acharnée contre les Palestiniens chassés de leur terre, privés de tous droits nationaux et réduits à vivre en citoyens de seconde zone à l’intérieur d’Israël ou à l’intérieur d’enclaves, les « territoires palestiniens », dont la Cisjordanie qui continue d’être envahie par des colons israéliens, sous le contrôle de l’armée israélienne. La bande de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, subit de son côté un blocus économique depuis maintenant 14 ans et ne survit que grâce à l’aide humanitaire.

Une nouvelle génération en colère

Les dirigeants israéliens, alliés à l’extrême droite raciste, ont cru possible une nouvelle provocation : interdire en plein Ramadan les rassemblements autour de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, et expulser de la ville des familles palestiniennes. C’est ce qui a mis le feu aux poudres. De nombreux jeunes Arabes israéliens ont rejoint la résistance. Ils ont affronté l’armée et la police israéliennes et ces groupes d’extrême droite, partisans d’une colonisation totale, criant « mort aux Arabes ! » C’est dans ce climat que le Premier ministre israélien Netanyahou, dès la première roquette du Hamas, a cherché à recréer une énième « union nationale » guerrière derrière lui, en noyant sous les bombes la population gazaouie. Loin de défendre la population israélienne, cette politique contribue à creuser le fossé de sang entre les deux peuples. Netanyahou savait que sa provocation ne pourrait que susciter une riposte du Hamas, qui de son côté exerce sa dictature sur la zone de Gaza et cherche à étendre son influence contre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, contrôlée par l’OLP et discréditée par ses compromissions.

La complicité des grandes puissances

La fuite en avant colonialiste et guerrière de l’État israélien a été encouragée par la présidence de Trump, dont Biden prend le relais, suivi de Macron. Tous clament le droit d’Israël à se « défendre ». Ce qui équivaut à un permis de tuer donné au gouvernement israélien. Les dérisoires appels à la « retenue » ne sont là que pour la galerie. Pour les grandes puissances, Israël est un allié essentiel pour gendarmer un Moyen-Orient où elles ont tant d’intérêts stratégiques et pétroliers. Le sort du peuple palestinien, et même du peuple israélien, leur est bien secondaire.

Un vent de révolte sans frontières

La solidarité envers le peuple palestinien est venue d’en bas, des jeunes et des travailleurs qui ont pris la rue le week-end dernier. Après les images de répression féroce en Birmanie, puis en Colombie, celles de Jérusalem et Gaza soulèvent une grande émotion. Les Palestiniens incarnent le sort des damnés de la terre, laissés-pour-compte d’un système capitaliste qui charrie oppressions et misère, face à des nantis et puissants qui sont nos ennemis communs. Leur lutte incarne la révolte de ceux qui refusent de baisser la tête. Les travailleurs du monde entier doivent se serrer les coudes : l’exploitation et les oppressions ne connaissent pas de frontières, nos luttes non plus !


Nouvelle crue à l’hôpital ?

Le 11 mai, 110 services de réanimation étaient en grève pour réclamer des hausses de salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail. Si le gouvernement communique sur « la décrue du nombre de patients en réanimation », il restait plus de 4 000 personnes dans ces services en début de semaine. Soit une occupation de 80 % de leur capacité « normale ». Dans une quinzaine de département, ce taux reste supérieur à 100 % ! La gestion de l’épidémie par le gouvernement a consisté à demander toujours plus aux hospitaliers, et ses annonces – notamment les dernières en date sur les salaires – ont le don de beaucoup énerver ! La colère bouillonne. Le 18 mai, ce sont les techniciens de laboratoire qui seront en grève. Le 29 mai, différents collectifs et syndicats appellent à une journée internationale de la santé. Le 10 juin, les psychologues s’y mettront aussi. Souhaitons qu’elle déborde et se coordonne dans les semaines qui viennent !


Encore des économies irrationnelles à l’hôpital

Une étude parue il y a quelques jours dans la revue médicale The Lancet montrait ce que tous les infirmiers et infirmières s’évertuent à crier haut et fort depuis des années : des embauches supplémentaires réduisent la mortalité à l’hôpital, la durée des séjours et le nombre de réadmissions possibles. Le bât blesse en réalité davantage : non seulement les conditions de travail seraient largement améliorées avec plus de personnel, mais cela générerait des économies à long terme ! S’il n’est pas question de se faire dicter nos conditions de travail par des bilans comptables, l’étude montre combien leur mépris pour nos conditions de travail les rend même aveugles à leurs économies. Raison de plus pour leur arracher notre santé des mains ?


Un chiffre, no comment.

De janvier à mai 2018, 100 000 patients avaient passé une nuit sur un brancard, faute de lits d’hospitalisation disponibles. Nombre de lits fermés ces vingt dernières années en France : 100 000.


Une colère dés-anesthésiée

Ce lundi 17 mai, plusieurs milliers d’infirmiers anesthésistes étaient en grève dans toute la France pour exiger une meilleure reconnaissance de leur métier et augmenter les ratios effectifs par patients. La réponse du gouvernement à ces demandes avec le Ségur ? Augmentation du salaire de 13euros/mois en début de carrière, de quoi montrer aux jeunes infirmiers que seule leur force collective fera reculer ce mépris. Leur colère et leurs revendications résonnent dans tous les services : alors, à quand un mouvement d’opposition de tous les travailleurs et travailleuses de la santé ?

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