L’AfD... version allemande du Front national
Mis en ligne le 5 octobre 2016 Convergences Monde
C’est la prétendue « Alternative pour l’Allemagne », un presque nouveau parti qui vient de connaître cette année des succès électoraux variables – mais non négligeables – selon les régions d’Allemagne où ont eu lieu des élections.
Entre autres :
- 12,6 % en Rhénanie-Palatinat
- 15,1 % dans le Bade-Wurtemberg
- 14,2 % tout récemment à Berlin
mais aussi :
- 24,3 % en Saxe-Anhalt (ex-RDA)
- 20,8 % en Mecklembourg-Poméranie occidentale (ex-RDA)
Ce qui vaut à l’AfD d’avoir désormais des députés dans 10 régions allemandes sur 16.
On peut dire que la bourgeoisie allemande dispose désormais dans son paysage politique d’une sorte de Front national. Angela Merkel et ses amis de la CDU/CSU (même si y’a de l’eau dans le gaz), ainsi que le SPD qui gouverne avec eux, ont fait de la surenchère, ces tout derniers mois, sur la menace que représenterait l’afflux des migrants, permettant à la porte-parole de l’AfDs, Frauke Petry, de faire campagne sur cette évidence bien connue : « Quand il y a l’original et la copie, il faut choisir l’original. »
À Berlin comme partout ailleurs, le vote pour l’AfD ne peut pas se résumer à un vote contre les migrants. Comme en France, il est en grande partie un vote de rejet de ceux qui se succèdent au pouvoir, voire y participent ensemble... l’Allemagne étant le pays des ‘coalitions’ en tout genre. Ce qui est somme toute logique puisque tous mènent la même politique contre les classes populaires. Le discrédit est donc pour ceux qui gouvernent ensemble (des configurations régionales pouvant être différentes de la configuration nationale).
C’est ce qui fait le bonheur – espérons fugitif – des prétendus ‘anti-système’ de l’extrême-droite.
Lire aussi :
- Allemagne : Immigration : « aubaine » ou pas ? Et pour qui ? — 5 octobre 2016
Mots-clés : Allemagne | Extrême droite