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Italie : l’Union sacrée derrière Draghi

19 juillet 2022 Article Monde

L’Italie connaît une nouvelle crise gouvernementale. Le 14 juillet, le premier ministre Mario Draghi a présenté sa démission suite au refus du Mouvement Cinq Étoiles de voter la solidarité avec le gouvernement dont il fait partie lors du vote d’un décret-loi sur un volet de la loi de Finances.

Cette démission a pour l’instant été refusée par le Président de la République Sergio Mattarella, mais pourrait conduire à des élections anticipées à l’automne. Draghi, ex-Président de la Banque centrale européenne (après avoir été vice-président de la banque Goldman Sachs pour l’Europe) avait réussi à former, le 13 février 2021, un gouvernement de « vaste coalition » allant du Parti Démocrate à la Lega d’extrême droite de Salvini, en passant par Forza Italia, le parti de Berlusconi, et le Mouvement Cinq Étoiles.

Seule l’autre organisation d’extrême droite représentée au parlement, Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, avait refusé de faire partie du gouvernement, préférant tabler sur un futur discrédit des autres partis.

Discrédit qui a surtout frappé le Mouvement Cinq Étoiles, passant de 32% des voix aux élections législatives de 2018 à 10% d’intentions de vote en cas d’élections anticipées. Ce qui a provoqué le départ d’une partie de ses parlementaires, comme celui de Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères.

Un concert (presque) unanime s’est fait entendre pour implorer Draghi de revenir sur sa démission car il serait le seul capable de faire passer les mesures prévues dans le Plan de relance. Pour l’instant, celui-ci continue à se faire prier et refuse de constituer un gouvernement Draghi bis sans le Mouvement Cinq Étoiles.

Mille maires italiens ont signé un appel demandant à Draghi de rester. Ce concert de pleurs et de louanges émanant de la classe politique, de la presse économique, du patronat a même franchi les Alpes, puisque l’Union Européenne et même le gouvernement américain seraient intervenus. [1]

Jusqu’aux confédérations syndicales qui se sont mises de la partie. La CGIL (réputée la plus « à gauche » d’entre elles) n’a pas voulu être en reste. Son secrétaire général, Maurizio Landini, a déclaré que « ce n’est pas le moment d’affaiblir le pays et de bloquer les réformes ». Le secrétaire de la fédération des retraités a été encore plus explicite : « La CGIL est avec Draghi ». Ce qui a, heureusement, provoqué une réaction de l’Opposition au sein de la CGIL : « Mais quelles réformes ce gouvernement a-t-il fait pour les travailleurs ! », en ajoutant : « Draghi, va-t’en ! Notre seul regret c’est que tu ne sois pas tombé à la suite des grèves et des mobilisations de la CGIL »

En attendant, la situation profite avant tout au parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia, qui a détourné une bonne partie de l’électorat de la Lega et est crédité de 25 % des intentions de vote.

19 juillet 2022, Thierry Flamand

(Crédit photo : Quirinale.it)


[1Le journal « Le Monde » fait aussi partie des tifosi, qui titrait lors de la formation du gouvernement : « Draghi, la dernière chance de l’Italie ».

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