En l’espace de 24 heures, deux ouvriers sont morts dans les ports italiens.
Alberto Motta, un ouvrier précaire de 29 ans, employé par RTC, la compagnie qui gère le terminal des conteneurs du port de Civitavecchia (près de Rome) est mort écrasé par la chute d’une caisse qu’il chargeait dans la remorque d’un camion.
Un autre ouvrier, Paolo Borselli (58 ans), est tombé dans la mer avec son chariot élévateur dans le port de Trieste.
Les fédérations de la CGIL, CISL et UIL, ainsi que l’Union syndicale de base (USB), ont appelé à une grève de 24 heures, le 11 févier, dans l’ensemble des ports italiens. L’USB Mare e Porti (mer et ports) appelle à une nouvelle grève le 25 février et à une manifestation nationale au port de Gênes.
Ces morts ont bien sûr été suivies des habituels discours déplorant « le manque de culture de la sécurité », demandant que « des initiatives soient prises visant à obtenir des actions concrètes », et une commission d’enquête parlementaire a été nommée. Les syndicats, quant à eux, demandent depuis des années l’inscription dans la loi d’un « délit d’homicide au travail ».
En 2022, en Italie, 1090 personnes ont trouvé la mort au travail, les médias, les pouvoirs publics parlent de morti bianche (morts blanches), l’adjectif blanc faisant allusion à l’absence d’un coupable reconnu. Ils les appellent ainsi, comme si elles étaient dues au hasard, à la fatalité, à la malchance, alors que les responsables existent. Ce sont les patrons pour qui la course aux profits passe avant les vies, qui suppriment des emplois et imposent à ceux qui restent des cadences de plus en plus insupportables, au mépris total de la sécurité.
Pour ne pas continuer à être victimes de cette guerre dans les usines, sur les chantiers, les travailleurs devront imposer leurs propres règles aux patrons.
Thierry Flamand
(Article paru sur le site du NPA, https://nouveaupartianticapitaliste.fr)
Mots-clés : Italie