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Incendie de Rouen : laxisme et incurie

7 octobre 2019 Brève Entreprises

L’accident industriel de Lubrizol est le plus important en France depuis celui d’AZF en 2001. Il n’a pas fait de morts pour l’instant, mais ce n’est qu’à retardement que l’accident de Seveso en Italie en 1976 a fait des victimes.

Au nom du respect de la propriété privée et des « secrets » industriels, l’État laisse les patrons produire comme ils l’entendent, quasiment sans contrôle. On découvre d’ailleurs aujourd’hui qu’une grosse partie des produits qui ont brûlé étaient stockés dans l’usine voisine, qui, elle, n’était pas du tout soumise à des normes Seveso et dont les dirigeants sont incapables de dire quels produits étaient stockés dans le bâtiment qui a brûlé, ce qui en dit long sur leur irresponsabilité. Et la direction de Lubrizol veut se dédouaner en leur refilant la patate chaude, alors que rien n’explique ni pourquoi leurs produits étaient stockés là-bas, ni pourquoi les mesures de sécurité n’ont pas permis d’enrayer le feu.

Cette usine était classée « Seveso seuil haut », mais les sirènes n’ont alerté la population que plus de quatre heures après le début de l’incendie et les pompiers ont été envoyés sur les lieux sans masque à gaz, tout comme les policiers sécurisant la zone. La Dreal de Normandie (chargée de l’environnement) n’estimait, il est vrai, le risque qu’à « au maximum une fois tous les 10 000 ans », alors que cette usine avait déjà été mise en cause en 2013 pour une fuite de gaz toxique (qui est allé jusqu’en Angleterre !) et un déversement d’huile dans le réseau d’eaux pluviales. L’entreprise n’avait écopé que d’une amende de 4 000 € !

Depuis la fin de l’incendie, des suies toxiques se sont répandues jusqu’en Belgique, les habitants de l’agglomération sont pris de vomissements, mais les autorités continuent à prétendre qu’aucune toxicité importante n’a été détectée. Qui peut les croire ? Et ils ont osé renvoyer les enfants dans les écoles où la présence de suies toxiques a été constatée.

La priorité des capitalistes, c’est le profit, pas la sécurité. Il est grand temps que les travailleurs des entreprises et la population environnante puissent contrôler ce qui se produit et la façon dont on le produit. En envoyant à la poubelle leurs « secrets » industriels ou commerciaux qui sont d’abord là pour leur permettre d’agir sans contrôle.

Les milliers d’habitants qui ont manifesté mardi 1er octobre pour exiger la transparence ont mille fois raison de se méfier d’un gouvernement avant tout au service des capitalistes.

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