Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2019 > août > 19

Hongkong : avis de tempête sur l’Asie ?

Hongkong est agité depuis plus de deux mois par des manifestations de masse contre un projet de loi facilitant l’extradition d’opposants politiques vers la Chine. La semaine dernière : grèves et manifestations ont paralysé l’aéroport, un des plus grands du monde. Ce dernier week-end encore : près de 1,7 million de personnes sont descendues dans la rue. Ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997, Hongkong bénéficie jusqu’à 2047 d’un statut spécial lui conférant une certaine marge d’autonomie politique. Sa population, plutôt favorisée en comparaison de la pauvreté qui règne en Chine, voudrait protéger cette relative autonomie face à un régime prétendu communiste chinois qui n’est qu’une féroce dictature tout aussi capitaliste que l’Amérique de Trump et la France de Macron. Face aux autorités de Pékin et au gouvernement hongkongais à leur botte, la mobilisation n’en démord pas. Depuis maintenant onze semaines, près du tiers de la population est dans la rue. Elle y revendique la « démocratie »... Cette démocratie très formelle, dite « à l’occidentale », qui même dans les régions les plus favorisées du monde est bafouée comme un luxe de trop...

Un îlot de richesse au milieu d’un océan de misère…

Hongkong est une des principales places financières mondiales, où le droit britannique est encore en vigueur : avantages conséquents pour spéculer et investir. Le territoire et ses gratte-ciels abritent une population dont le niveau de vie est un des plus élevés au monde… en moyenne, car les inégalités y sont très importantes. Les traders, les banquiers, les managers de multinationales sont jaloux de la super situation pour leurs capitaux, aux portes d’entrée et de sortie du nouveau géant économique chinois.

Mais Hongkong ne compte pas que des traders. Dans les manifestations et grèves, ce sont surtout des salariés d’administrations et d’entreprises privées, de services ou transport, et des étudiants. Ce sont eux qui sont menacés dans leurs droits démocratiques et qui ont bien raison de les défendre becs et ongles. Même si la démocratie « à l’occidentale » montre très précisément ici ses limites !

Main dans la main pour réprimer

Pouvoir de Pékin et gouvernement de Hongkong travaillent ensemble pour réprimer le mouvement de contestation. Le pouvoir chinois devient menaçant, parle des manifestants comme d’« émeutiers » qui commettent des « actes terroristes », les forces de répression n’hésitent pas à blesser, éborgner, emprisonner… grâce au matériel anti-émeute vendu par des entreprises françaises ! Et les chefs des grandes puissances qui n’ont rien à faire des intérêts des populations et craignent comme la peste toutes les mobilisations, ont attendu les rumeurs d’intervention militaire de Pékin pour en appeler timidement à un dialogue ! Effectivement, déjà présente à hauteur de 5 000 hommes à Hong Kong, l’armée chinoise se déploie à Shenzhen, métropole chinoise qui se trouve à moins d’une dizaine de kilomètres. Pourrait-elle intervenir ? La menace plane d’une répression similaire à celle de l’armée chinoise contre des étudiants et les travailleurs à Tiananmen en 1989.

Une répression plus féroce ? Mais gare...

Tant que la place financière internationale qu’est Hongkong restera stable, répression ou pas, Trump et ses bons amis Macron and Co dormiront plus ou moins tranquilles et banquetteront bientôt à Biarritz transformée en bunker. Un dernier tweet du président américain assure Xi Jiping de son amitié et exprime l’assurance que le président chinois résoudra la crise « avec humanité ». Côté Etats-Unis comme Chine, on veut surtout faire fructifier ses propres capitaux et profits. Tant pis pour l’écrasante majorité de la population de Hongkong qui ne possède ni parts dans les grandes entreprises ni portefeuille d’actions ! Celle-là n’a que sa détermination et son courage. Mais ils sont de taille. Et si les capitalistes chinois et hongkongais craignent quelque chose, c’est bien la contagion possible aux exploités de Chine continentale…

Et d’ailleurs !

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article