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Hôpitaux lyonnais

Happening rue de la République : « On nous pousse à être maltraitants ! »

Mis en ligne le 23 mars 2018 Convergences

Le samedi 3 mars, les grévistes de l’Hôpital Édouard-Herriot (HEH) se sont mis en scène, dans une rue commerçante de Lyon, pour interpeller le grand public sur leurs conditions de travail. Deux soignantes au mégaphone scandaient une série de situations vécues quotidiennement par le personnel, tandis qu’une vingtaine de grévistes vêtus de blouses, sarraus et charlottes, représentant chacun un patient, occupaient toute la largeur de la rue. Un happening qui a fait réagir des passants, et beaucoup ont montré leur solidarité en s’arrêtant pour discuter et signer la pétition. Le soutien était réel ! Extraits :

« Dans la guerre contre la maltraitance à l’hôpital, les soignants sont en grève. Nous vous racontons le quotidien d’un service d’urgences. Voici leurs histoires :

  • Michel, 88 ans, est resté 12 h 14 sur son brancard, a demandé trois fois d’aller aux toilettes et s’est finalement uriné dessus.
  • Guy, 76 ans, voulait un verre d’eau, ne l’a pas eu faute de verre. Il est resté 5 h 33 sur son brancard avant de rentrer chez lui tout seul. [...]
  • Émile, 40 ans, a attendu 2 h 28 dans les sous-sols pour qu’un aide-soignant puisse le remonter du scanner. [...]
  • Ahmed, 34 ans, faute de lit, a dormi dans le couloir sur un brancard. Mais il lui sera malgré tout facturé une nuit d’hospitalisation. (…)
  • Josette, 97 ans, fin de vie, est décédée dans le couloir, faute de lit d’hospitalisation disponible.
  • Jacques, 76 ans, faute de place en chambre simple, a transmis la grippe à ses deux voisins de couloir.
  • Huguette, 88 ans, avait froid. Elle a demandé une couverture, mais faute de moyens, elle a eu deux draps, dont un en papier. (…)
  • Kevin, 16 ans et demi, pleure. Il est choqué. Son ami a pris de la drogue et a sauté par la fenêtre. Il n’a pas eu de place en service adapté, il restera donc prostré et mutique sur son brancard toute la nuit.
  • Françoise, 56 ans, entend dire qu’il y a huit heures d’attente. Elle préfère rentrer chez elle, elle fera son infarctus dans la soirée. (…)

Ces mises en scène sont tirées de la réalité des urgences et se produisent faute de moyens humains et matériels. Nous, soignants des urgences, sommes en grève aujourd’hui car demain, Huguette c’est votre mère, Jean-François votre cousin, Hélène votre sœur, Ahmed votre oncle (…) Aidez-nous à nous faire entendre, signez la pétition ! » 

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Numéro 118, mars-avril 2018

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