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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 102, novembre-décembre 2015

Grèce : Réchauffement climatique !

9 décembre 2015 Convergences Monde

Ce mois de novembre a été celui de la contestation du régime de Tsipras, dans les entreprises et dans la rue.

L’événement le plus marquant ayant été la journée de grève générale du 12 novembre, à l’appel des confédérations syndicales du privé et du public, la GSEE et l’Adedy, mais aussi du syndicat Pame, proche du KKE, le parti communiste grec. Plus de 30 000 travailleurs ont manifesté contre la politique d’austérité du gouvernement Tsipras et des institutions européennes. C’était la première journée organisée contre les mesures d’austérité… depuis novembre 2014, et la première depuis l’élection de Syriza, en janvier 2015.

L’été indien des luttes

Cette journée d’action n’a pas été un fait isolé. Le 2 novembre déjà, des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens ont manifesté dans toute la Grèce contre les réductions de budget dans l’Éducation nationale, en particulier contre les milliers de postes d’enseignant non pourvus. 15 000 marins étaient en grève jusqu’au 3 novembre contre la réforme des retraites et la privatisation des ports. Pas un ferry n’est alors sorti du port du Pirée. Les employés du métro athénien ont interrompu le trafic ce même 3 novembre à partir de 21 heures. Puis le 4 novembre, des employés de mairie ont occupé des bâtiments municipaux une partie de la journée. Plus récemment, le 17 novembre, 6 000 agriculteurs et éleveurs venus de tout le pays ont protesté à Athènes contre une nouvelle hausse des impôts décidée par le gouvernement sous la pression des créanciers, notamment une taxe spéciale de 40 centimes sur le litre de vin grec. Le même jour 16 000 personnes à Athènes et 12 000 à Thessalonique manifestaient pour commémorer la révolte estudiantine réprimée dans le sang en 1973 par le régime des colonels.

Syriza, schizophrène…

Un mois de luttes bien rempli ! Qui a crevé l’écran dans la mesure où depuis 2012 et la percée électorale de Syriza, il avait semblé à certains que les travailleurs préféraient porter leurs espoirs sur la candidature d’une gauche prétendue radicale plutôt qu’en leurs propres luttes. Mais entre l’élection de Tsipras en janvier et son revirement en juillet, jusqu’à signer un troisième mémorandum [1] dont une nouvelle série de mesures anti-ouvrières viennent d’être entérinées au parlement, la volte-face a été spectaculaire. Et fulgurance pour fulgurance, les illusions des classes populaires dans ce gouvernement ont fait long feu, comme le reflètent les mobilisations de ce mois de novembre. Si bien que Syriza a dû se résoudre à appeler à manifester le 12…. contre sa propre politique !

… ou aux ordres des banquiers ?

Parmi ces mesures, la fameuse taxe sur le vin, une taxe sur la loterie. Mais surtout une des pires lois visant à expulser de leur résidence principale des familles qui ne parviennent plus à payer leurs crédits. Les personnes gagnant plus de 8 000 euros par an, ou les couples endettés, dont le revenu annuel est supérieur à 14 000 euros, pourront être expulsés de leur propriété si le prix de celle-ci excède 170 000 euros. Les couples dont le revenu atteint 24 000 euros et dont le bien est évalué jusqu’à 230 000 euros devront renégocier leur dette auprès des banques et adapter leur paiement. En échange de quoi le mécanisme européen de stabilité envisagera de recapitaliser les banques. Prendre aux pauvres pour remplir les coffres des banques. Voilà qui aggrave la situation des classes laborieuses : après avoir été appauvries par les gouvernements du Pasok puis de la Nouvelle démocratie, voilà Syriza qui les expulse !

D’où la flambée de colère du mois passé... Un hors-d’oeuvre probablement, avant le vrai plat de résistance !

27 novembre 2015, Arthur KLEIN


[1Voir le dossier de Convergences Révolutionnaires no 101, septembre-octobre 2015.

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